ARTISTE:

NICHELODEON

(ITALIE)
TITRE:

CINEMANEMICO

(2009)
LABEL:

AUTOPRODUCTION

GENRE:

AUTRES

TAGS:
Dissonant, Happy, Intimiste, Théatral
""
ABADDON (07.07.2009)  
1/5
(2) Avis des lecteurs (0) commentaire(s)

J’aurais aimé, à l’entame de cette chronique du Cinemanemico de la formation transalpine Nichelodeon, vous affirmer que je tenais une nouvelle perle du rock progressif italien.

Mais de rock progressif, il ne sera point question ici.
Claudio Milano, vocaliste et initiateur du projet, a longuement travaillé dans le monde du théâtre, et il est plutôt ici question d’illustration musicale d’impressions de scène.

Il se trouve que je suis un passionné de théâtre. J’aurais donc adoré m’enthousiasmer sur l’excellence de la traduction des émotions par les harmonies.

Hélas, les harmonies ne sont pas le propos central de Cinemanemico.
Ici, rien que de l’illustration instrumentale de propos divers et variés (il y a un très joli récitatif où il est question de flan - Designando Cattedrali-, c’est vous dire), avec une instrumentation minimale voire minimaliste : un piano discrètement soutenu par de très simples lignes de synthé, quelques touches de guitare, ceci pour les parties où il y a une ligne reconnaissable ; pour le reste, les compositeurs se réfugient dans un registre atonal totalement hermétique.

Il aurait été rassurant d’au moins pouvoir se réjouir de la technique musicale.

Malheureusement, si les lignes vocales demandent parfois de la dextérité, de temps en temps une bonne technique de prise de souffle et la possibilité de sauter de voix pleine en voix de tête, cette technique est parfois mise “au service” de mélodies confinant au ridicule le plus achevé : le début de La Torre Piu Alta est un modèle du genre, ou l’on atermoie entre sarcasme et fou rire nerveux. Quant à la technique instrumentale, vu la simplicité des lignes d’accompagnement, ça ne doit pas demander conservatoire +7 ...

En dernier recours, les brillants esprits pourraient envisager de s’esbaudir devant le côté avant-gardiste.

Il est possible que je ne sois pas moi-même un brillant esprit, mais la cohérence du propos m’a totalement échappé. Est-il par exemple logique de chanter en anglais un morceau au titre italien ? D’ailleurs pourquoi chanter ici en anglais ? La langue italienne se prête très bien à la théâtralisation du propos, un parti-pris qui ne serait pas critiquable s’il était bien conduit. Or l’hermétisme de la méthode proposée ici conduit à un paradoxe inadmissible : la musique n’est pas écoutable et le propos n’est pas transmis. Double erreur, double sanction : je n’écouterai plus et je ne conseillerai pas !


Plus d'information sur http://www.claudiomilano.it



GROUPES PROCHES:
SYNDONE, MATTHEW PARMENTER


LISTE DES PISTES:
01. Fame - 03:43
02. La Mosca Stregata - 01:07
03. Lascia Ch'io Pianga - 03:10
04. Malamore E La Luna - 04:26
05. Amanti In Guerra - 04:04
06. La Torre Piu Alta - 09:53
07. Cio Che Rimane - 07:45
08. Flower Of Innocence - 03:32
09. Disegnando Cattedrali Di Cellule Pt Ii - 09:15
10. Il Ladro Di Giochi - 07:50

FORMATION:
Claudio Milano: Chant
Francesco Zago: Guitares
Luca Olivieri: Claviers / Glockenspiel
Maurizio Fasoli: Piano
   
(2) AVIS DES LECTEURS    
TONYB
07/07/2009
  0 0  
1/5
Abaddon a parfaitement résumé et argumenté le côté "technique" de cet album. Pour ma part, j'y ajouterai le côté émotions, le ressenti à l'écoute de cette galette : l'ennui est total, l'uniformité de mise pour la quasi-totalité des compositions.
Au final, cette musique ne procure aucun plaisir, ne déclenche aucune émotion ... et malheureusement, c'est tout ce que je recherche dans la musique ... d'où la note qui met de côté une éventuelle touche technique ... que je n'ai de toute façon pas décelée, le chant étant notamment abominable à mes oreilles.

PLATYPUS
07/07/2009
  0 0  
3/5
En effet, il ne s’agit pas (ou peu) de rock progressif avec ce Cinemanemico ; mais il est bien question tout de même de musique, et pas la pire qui soit, loin de là. L’instrumentation, si elle reste minimaliste et toute entière tournée vers le piano et les synthés, fait néanmoins appel le temps de quelques morceaux à une guitare électrique et des bruitages synthétiques qui rompent souvent fort à propos l’étrange torpeur née de timbres tout en retenue. Quant au chanteur, expressif pour ne pas dire expressionniste, il possède une amplitude vocale appréciable qui lui permet sans trop forcer de passer d’un chant grave et sourd à une voix de tête agréablement travaillée par un vibrato discret mais efficace.

Voilà pour la forme. Dans le fond, Nichelodeon produit une musique exigeante, déconcertante en bien des points - et en premier lieu du fait de la dissonance, souvent convoquée au piano, à l’image de la fin du troisième titre, qui suite à une séquence directement inspirée de la musique sacrée, prolonge cette ambiance en la détournant vers une interprétation beaucoup plus contemporaine et profane, à la Charles Ives par exemple. Son apparent dénuement semble aussi et paradoxalement nous la rendre moins familière, plus complexe à décoder puisque tout ou presque se joue entre le piano, la voix et quelques stridences ou nappes synthétiques.

Cinemanemico est également – et sans doute avant tout – un album dans lequel la musique occupe la fonction de metteur en scène ; c’est elle qui distribue leurs rôles aux instruments, qui accompagne avec soin et talent la progression de cet acteur principal qu’est le chanteur, qui enfin prend la peine de mettre en valeur émotions et sentiments divers, souvent contradictoires (de l'agacement au ravissement pur, de l'angoisse à une douce mélancolie) car largement tributaires d’un scénario qui semble écrit pour exacerber le ressenti. J’ai également repéré le morceau La Torre Piu Alta, et pour des raisons diamétralement opposées à celles avancées par Abaddon, j’en ferai l’une des pièces maîtresses de cet album. Les expérimentations vocales surviennent comme un aboutissement, et si elles surprennent, c’est qu’on ne les attendait pas ainsi dès l’ouverture du morceau ; les musiciens réussissent ici à trouver un parfait équilibre entre le dépouillement acoustique habituel et des arrangements plus riches, inévitablement dissonants, qui permettent au titre de présenter des contrastes très accentués dont l’enchaînement et la mise en valeur sont indéniablement progressifs.

Néanmoins, ce tableau fort flatteur rapidement brossé ne doit pas occulter certains défauts. Le premier, évident et récurrent, est le manque de recul qu’entretient le groupe avec ses intentions. Passée la surprise de la première écoute, qui vient surtout de cette instrumentation minimaliste déjà signalée, tout finit par sembler trop lisible ; et c’est bien cette lisibilité (qui n’est pas immédiateté) qui contribue à retenir ce que souhaiteraient nous faire passer les Italiens.

Par ailleurs, et autant le dire très clairement, le second défaut réside en une fin d’album totalement ratée (à partir du huitième titre) ; ce n’est pas la lassitude qui s’exprime ici, car j’ai beau eu écouter Cinemanemico à l’envers, le constat reste identique. Plus rien ne (se) passe sitôt terminé Cio Che Rimane. Les effets de voix du chanteur, l’apparente déstructuration des lignes de piano, l’orientation bruitiste et synthétique du pont expérimental présent dans Disegnando Cattedrali Di Cellule Pt II, tout cela ne se cache plus, s’exprime si ouvertement que l’attention de l’auditeur, ainsi requise sans aucune médiation, s’en va flâner en des espaces moins exposés.

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