Après un premier album très bien accueillis, le groupe Klaxon se sépare de Régis Larko, son excellent chanteur, et embauche dans la foulée Nina Scott. Le passé de cette dernière au sein du groupe Lawlessness, laisse perplexe tant le Hard Rock agressif pratiqué par ceux-ci sur leur premier album (« On The Run », 1982) tranche avec le Hard FM très propre que propose Klaxon. Mais dès les premières notes de « Rien Compris » la messe est dite, et l’orientation musicale de Klaxon clairement affichée. Le groupe nous offre un rock FM lorgnant ostensiblement vers la variété. Les guitares sont très en retrait, les cœurs et les claviers très présents, et le chant très « maîtrisé ».
Pour autant le résultat est assez agréable, et les deux premiers titres dévoilent un groupe très professionnel et totalement dans l’air de son temps.
« Jouer Pour Gagner » et son intro au saxophone fait indéniablement penser à Trust période « Rock ‘n Roll » (paru un an plus tôt) et notamment au titre « Serre Les Poings ». « Cœur blessé » une ballade au refrain répété à l’envie, enfin pour être honnête un peu plus que nous en aurions envie, a assez mal traversé les années et semble aujourd’hui bien daté. On a parfois le sentiment d’écouter un mix de Jeanne Mas et de Julie Pietri. Mais, il faut reconnaître que si l’on arrive à faire abstraction du poids des années, le titre a de très bonnes bases.
Après un « Comédien », qui lui aussi a du mal à passer le cap du 21ème siècle, le groupe propose avec « Let Me Love », l'un des deux titres en anglais de l'album, une démonstration de ses qualités en termes d’orchestration et de composition. C’est un des moments forts de l’album sur lequel Nina Scott est particulièrement mise en valeur. Une fois de plus, des saxophones viennent apporter fraîcheur et dynamisme au titre. On retrouve une recette très similaire avec le très bon « Bats-Toi » sur lequel, en sus du traditionnel saxophone, on peut percevoir des lignes de bongo.
Si le résultat final sera certainement encensé par ceux qui ont apprécié le groupe en 1985, il faut bien reconnaître que le style de Klaxon a dramatiquement mal vieilli. Ses refrains taillés pour les radios libres de l’époque, ses cœurs et ses parties de clavier sont clairement frappés du sceau des années 80. Mais, force est de constater que le groupe possédait un réel savoir-faire en termes d’arrangements et de composition de mélodies léchées. En outre, Klaxon, avait en la personne de Nina Scott une excellente chanteuse à la vois variée et attachante. Il est bien regrettable que le groupe n'ait pas survécu à la sortie de ce deuxième et dernier album tant le potentiel palpable au travers de cette galette semble important.