Wolverine nous avait gratifié avec « Windows Purpose » d’un album de métal progressif énergique mélangeant voix claires et gutturales. Ils sortent cette année sous un nouveau label leur troisième production « Cold Light Of Monday ». Pour la petite histoire, sachez que cet album aurait du sortir plus tôt mais devant le résultat décevant du premier enregistrement, le groupe a décidé de le ré-enregistrer.
L’histoire de ce concept album (et oui encore un) n’est pas des plus gaies. Elle débute à un moment critique de la vie d’une jeune fille nommée Sarah qui est allongée sur le sol, abusée et battue et qui se demande comment cela a t-il pu se passer ?
La musique qui vient se calquer à l’histoire est évidemment très sombre. Les premières inspirations qui ont poussé Wolverine à écrire « Windows Purpose » ont disparu au profit d’un métal dualiste, entre atmosphérique et progressif. L’agressivité s’est transformée en aigreur, l’énergie en désespoir.
Si les compositions n’ont pas toujours de ligne directrice claire, l’ensemble présente malgré tout une certaine homogénéité. D’un style épuré mêlant mélodies légères de claviers et de guitares acoustiques on passe à des mouvements plus nerveux, avec guitares électriques et solos. Doute, colère, remises en question sont retranscrits avec tous les moyens mis à leur disposition.
Wolverine ne s’est pas fixé de limite pour entraîner l’auditeur dans le monde tourmenté de Sarah allant jusqu’à proposer des parties loin d’être conventionnelles aux sonorités très synthétiques à la limite de l’industriel ou encore tribales.
Avec « Cold Light Of Monday » on est très loin de ce qu’a pu faire auparavant la formation. La transition pouvait paraître risquée mais le résultat est interessant. Un bon travail sur la recherche instrumentale et le rendu des atmosphères a été fait. La voix très pure et d'une facilité déconcertante est un plus indéniable. Et pourtant… Si sur le papier tout cela semble grandiose, je n'ai été à chaque écoute qu'un spectateur. Pour la métaphore je dirais que l’on m’a ouvert la porte mais que je ne suis pas entré. Pas un seul frisson, impossible de m’immerger.
Voilà une sensation étrange que de rester de marbre devant un style qui normalement vous convient. Une preuve que la musique ne s'intellectualise pas, elle se vit.