Pour votre serviteur, le Texas est synonyme de terre sainte. En effet, c’est dans cet état qu’ont vu le jour un certain trio nommé King’s X et un autre moins connu, Galactic Cowboys. Ces deux formations de Houston sont les fers de lance d’un style que l’on classe difficilement mais qui pourrait être décrit comme le mélange de grosses saturations, de riffs simples mais mélodiques et de refrains fort travaillés notamment au niveau des chœurs.
Galea est un groupe texan, et sa musique est très caractéristique de cet état. La seule petite différence se trouve être le chant qui est tenu pour la grosse majorité par une femme. Mais Galea est avant tout une histoire de famille, et de couple plus particulièrement. Mary et Chris Howell, la femme et le mari (respectivement voix/basse et guitare/claviers/voix), sont les deux artisans de ce groupe qui sort son premier album sous ce nom. C’est fort d’une jeune carrière commencée sous le nom de Tellus (avec deux albums à la clé) que le trio, s’étant adjoint les services du batteur Alan Doss (Galactic Cowboys), nous propose Theo’s Drive In.
Les premières impressions d’écoute sont positives car la voix de Mary Howell est assez médium pour ne pas insupporter l’auditeur non-amateur de voix féminines. Les grosses saturations sont de rigueur dès « Drop », un morceau au tempo moyen qui rappelle fortement King’s X. La construction du morceau est assez basique mais la mélodie est là. Bien que la science des chœurs de King’s X ne soit partagée par Galea, le premier morceau passe l’épreuve avec brio. Impression confirmée dès le deuxième morceau « Static ». Malgré un rythme qui ne varie pas entre ces deux premiers titres, la musique de Galea agit immédiatement sur l’amateur des deux références citées en introduction.
Le troisième titre a un arrière goût de déjà entendu, nous amenant à mettre le doigt là où ça fait mal. En effet, le principal défaut de cet album réside dans la trop grande homogénéité des titres. Cela installe un léger ennui qui, malheureusement, ne sera que trop rarement contredit. Quelques séquences viennent perturber une mécanique trop bien huilée, tenue par un tempo trop souvent identique. Il n’y a guère que pour la deuxième moitié du disque que le paysage change avec des intros en son clair et des tempos un peu plus variés. « Split » révèle le chant fort intéressant de Chris, dans un morceau qui débute bien mais qui tombe dans les mêmes travers. « Lift Me Up » est excellent dans sa variété et ses vocaux entrecroisés, mais il est éclipsé par les autres titres. L’uniformité de l’album masque le peu d’originalité qu’il recèle. Et malgré un bon solo du guitariste (un des rares soli du cd), il n’y a guère que l’auditeur persévérant qui réussira à faire la distinction entre les titres. L’acoustique « Departure » vient donner un peu d’air avant de reprendre avec les grosses saturations et le rythme lent de « Beyond ».
En conclusion, même si la parenté de Galea avec la réjouissante « scène » texane est forte, le trio semble avoir été trop ambitieux avec son Theo’s Drive In en ne proposant pas assez de variété dans un disque qui, pourtant, révèle de nombreuses qualités. On comprend ici l’intérêt des Ep’s, qui dans le cas de Galea aurait largement suffit à promouvoir sa musique. Ajoutez à cela deux titres bonus d’un intérêt néant et vous comprendrez qu’à vouloir en mettre trop, Galea a péché. Theo’s Drive In est à éviter si vous recherchez la nuance et la surprise à chaque nouvelle piste. C’est, pour les autres, un disque qui demande de nombreuses écoutes avant d’y voir un peu plus clair. Nous ne retiendrons que les points positifs de cet album avec l’espérance que l’expérience de ce premier disque sera bénéfique au groupe.