Si certains musiciens sont des stakhanovistes du 'side-project' à l'instar de Steve Wilson, d'autres sont beaucoup moins prolifiques. Ainsi, il aura fallu 13 ans à Steve Rothery pour donner une suite à Carnival Of Souls, le premier CD de The Wishing Tree.
Ostara, ce second opus commis par Steve et la belle Hannah Stobart, n'affiche pas un profond changement dans le style musical du groupe. La voix de la douce Hannah est toujours aussi enjôleuse, et les mélodies de l'emblématique guitariste de Marillion toujours aussi efficaces. Notons au passage que Steve n'a pas fait appel cette fois à son compagnon de musique, et néanmoins charismatique bassiste, Pete Trewavas, et qu'il tient lui-même la basse. Nous retrouvons le même Steve derrière la plupart des parties de claviers, laissant augurer une formation différente si le groupe venait à se produire sur scène (à moins que d'ici là, il se laisse pousser deux paires de bras supplémentaires).
Dès les premières notes du titre éponyme de l'album (qui se trouve être la première piste), les séduisantes vocalises d'Hannah caressent les tympans de l'auditeur en modulant des sonorités finement orientales. La guitare se fait gilmourienne (rotherienne donc !), et c'est tout en douceur que les 5 minutes de cette première plage toute de miel se terminent, laissant derrière elle le goût de 'trop peu' propre aux meilleures gourmandises. Pour ne pas nous laisser redescendre du petit nuage où "Ostara" nous a propulsés, "Easy" enchaîne dans le même registre sensuel. Un backing vocal langoureux vient doubler le chant d'Hannah. Cette seconde voix féminine appartient à Jo Rothery qui n'est autre que la femme de Steve, le veinard !! Ce deuxième titre donnera l'occasion au maître de la six cordes de nous asséner un solo planant bourré de feeling.
Faire ressortir les titres les plus marquants de cet album relève de la gageure et, devant la difficulté de l'exercice, je préfère renoncer. Ostara est un voyage en huit étapes sans surprise. L'amateur de belles mélodies douces ne peut que se laisser bercer par la beauté des voix d'Hannah et de Jo souvent mêlées. Steve forge, autour du chant de ces sirènes, un univers guitaristique tout en finesse, parfois électrique et souvent acoustique. Il y a dans son jeu le feeling de Latimer, la poésie de Gilmour et le toucher de Page (sur les passages acoustiques de Led Zep). Et il y a surtout la classe de Steve Rothery, un des guitaristes actuels sachant jouer avec son âme plutôt qu'avec la technique.
Ostara, la plus belle invitation onirique de ce premier semestre 2009.