La sortie du live "The Eagle Has Landed" a marqué la fin d’une ère pour Saxon, particulièrement avec l’arrivée de Nigel Glockler derrière la batterie, ce dernier apportant une technique et une puissance supérieures à ce que Pete Gill offrait jusqu'à présent. "Power & The Glory" peut donc être considéré comme le premier épisode d’une nouvelle époque pour Saxon, et le moins que l’on puisse dire, c’est que le premier contact visuel n’est pas des plus encourageants. En effet, le quintet britannique, qui faisait plutôt dans le passe-partout depuis ses début, nous sert ici une pochette particulièrement hideuse. Heureusement, ce qui nous intéresse: c’est la musique, et dans ce domaine, les nouvelles sont plutôt rassurantes.
Dès les premiers accords du titre éponyme, véritable hymne au tempo soutenu et aux riffs tranchants, certaines évolutions apparaissent avec évidence. La production, signée Jeff Glixman (Kansas, Magnum, Gary Moore…), est typique des années 80 avec une section rythmique particulièrement mise en valeur et la voix de Biff Byford dotée d'un écho qui la prive un peu de son agressivité. Ceci n'empêche pas le groupe de nous servir de nombreux hymnes. Nous avons déjà cité 'Power & The Glory' et nous y ajouterons 'This Town Rocks', véritable hommage à leurs copains de Mötorhead avec sa double pédale omniprésente et son refrain immédiat. Enfin, Saxon innove avec 'The Eagle Has Landed', mid-tempo aérien aux accents bluesy qui reste attractif malgré sa longueur grâce à quelques passages heavy et à une accélération finale relativement surprenante.
Le reste de l'album nous offre des morceaux classiques pour le groupe ('Warrior', 'Redline','Midas Touch'). Ce qui est plus surprenant, c'est le côté FM qui se dégage du refrain de 'Watching The Sky', voire de l'intégralité de 'Nightmare' qui finit carrément par tourner en rond. Voici une évolution qui, sans gâcher l'ensemble, n'en est pas moins inquiétante car pas complètement maîtrisée et surtout trop éloignée du style habituel du groupe.
Saxon a parfaitement compris qu'il devait avancer après ses 3 précédents opus studios qui, s'ils sont tous logiquement entrés dans la légende, avaient fini de faire le tour du style dont ils avaient posé les fondations. Le quintet donne cependant l'impression d'hésiter entre 2 voies, l'une plus métallique qui semble lui convenir à merveille, et une autre plus FM pour pas spécialement réussie. L'ensemble reste tout de même de très bonne tenue, et les hymnes cités continuent de faire leur effet sur scène.