Premiers contacts avec ce groupe qui en est à son quatrième album et qui, bien que dévoilant de réelles qualités, n’a jamais su produire l’album qui le ferait exploser aux yeux et aux oreilles du public. Pour exemple, la chronique de leur précédent album, par l’excellent Struck, indiquait de nombreuses références toutes plus alléchantes les une que les autres (Beyond Twilight, Vanden Plas, Ayreon) mais sans jamais les transcender. Anubis Gate sera t-il obligé de jouer à jamais les seconds couteaux dans un style au combien concurrentiel ? Tentons de faire un bilan avec ce The Detached.
Après une courte intro c’est du gros riff et un tempo élevé qui frappent les esprits. Dans un mélange de métal progressif et de speed métal (pour la double pédale), le décor est posé. La voix de Jacob Hansen (guitariste rythmique de Beyond Twilight) est assez aigue et ne décontenancera pas l’habitué de ce genre de disque. Les parties instrumentales semblent bien composées et assez variées. La fin épique de « Find A Way (Or Make One) » ouvre parfaitement la voie à la longue introduction de « Yiri ». Les quelques touches électronique disséminées ça et là ne viennent pas perturber la bonne marche d’un refrain parfaitement réussi. Dès que vous l’aurez entendu, ce titre vous hantera toute la journée. Le morceau est conclu par les voix majestueuses et envoutantes de l’outro.
Le métal mélodique plus traditionnel est bien représenté avec « Lost In Myself ». Les ambiances typée mythologie égyptienne, enfin telles que notre imaginaire les a créées, se retrouvent sur ce disque avec les phases arabisantes mêlées de sonorités modernes de « Pyramids ». Les compositions sont dans l’ensemble assez classiques mais ce sont les différentes parties instrumentales et arrangées qui donnent à cet album son intérêt. La power ballade « Out Of Time » arrive à point nommé pour calmer les organismes même si des parties puissantes sont présentes.
L’apothéose prend corps avec les près de dix minutes de « Options Going Nowhere ». Tous les atouts des danois sont ramassés dans cette longue pièce : arrangement de voix modernes, couplet et refrain explosifs, riff acérés, soli techniques et passages instrumentaux grandiloquents. Seule petite réserve, la voix de Jacob Hansen qui peut s’avérer agaçante quand on s’ingurgite d’une traite les 65 minutes du disque.
Moins incisifs que Vanden Plas mais plus progressif que DGM, ce nouvel Anubis Gate est une belle réussite qui ravira à coup sûr les amateurs du genre. Il semblerait que les progrès effectués par le groupe soient notables depuis leur premier album Purification. Anubis Gate est en bonne position pour rejoindre le groupe de tête dudit style pratiqué. Il aura fallu quatre albums pour y arriver et on ne voit pas ce qui pourrait empêcher la marche des danois vers les sommets.