Avant tout, il faut souligner avec quelle remarquable régularité le groupe mené par Dez Fafara enchaîne albums et tournées. Depuis 2003, Devildriver nous délivre tous les deux ans un album suivi d'une tournée. C’est donc logiquement qu’en cette année 2009 paraît le quatrième opus du groupe californien de Santa Barbara, "Pray For Villains". Cette régularité dans le travail commence par payer, la notoriété du groupe étant en croissante progression.
A l’écoute de cette nouvelle offrande auditive, le moins que l’on puisse écrire est que la musique du groupe américain continue à évoluer doucement mais sûrement. Il y a quand même une grande différence entre l’album éponyme des débuts et ce "Pray For Villains". La formation a progressé dans son style de composition et s’est éloigné du thrash/death des débuts pour s'orienter vers quelque chose de plus thrash/power métal.
De toute façon, il s’avère bien difficile de cataloguer avec exactitude la musique de Devildriver. Aussi ne faut-il pas s’étonner de voir les albums du groupe classés sous différents genres, certains parlant même de "métal moderne", une bien creuse appellation mais super pratique pour classer tout ce qui ne rentre pas dans une case qualificative préexistante.
"Pray For Villains" s’inscrit dans la continuité du précédent effort du groupe "The Last Kind Words" mais s’avère bien meilleur à plusieurs égards. D’abord les compositions se révèlent beaucoup plus efficaces avec des mélodies carrément bien senties sur la plupart des titres. Ensuite, le jeu des guitaristes a sacrément évolué en bien. Les guitares se font bien plus incisives et leurs soli sont bien plus nombreux qu’auparavant.
L’album s’ouvre sur un titre coup de poing "Pray For Villains" et s’achève de manière magistrale par "I See Belief" dont le final vous donne l’envie de vous en remettre une bonne louche. Entre ces deux titres, l’album s’écoute avec un plaisir renouvelé à chaque écoute. Certes il y a bien deux/trois titres un peu faibles comme "Fate Stepped In" ou "It’s In The Cards", mais il reste malgré tout dix ou onze titres de très bon métal. Alors que demander de plus ? Le seul petit reproche qu’on pourrait adresser à Devildriver est de parsemer ses titres les moins inspirés au lieu de tous les regrouper en fin de disque.
Après la baffe "The Fury Of Our Maker’s Hand", et la relative petite déception procurée par "The Last Kind Words", je dois avouer que la première écoute de "Pray For Villains "ne m’a pas franchement convaincu. Sauf, qu'après quelques écoutes supplémentaires, il faut bien admettre que cet album s’avère un excellent cru et ne peut que fortement donner envie d’aller supporter le groupe sur scène. Vraiment, un bien beau disque !