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Musicien protéiforme s'il en est, Mike Oldfield choisit d'aborder, entre deux poussées compulsives de cloches tubulaires multi-revisitées (les versions 2 et 3), de nouveaux rivages musicaux, et va publier en ces années 90 deux albums aux styles radicalement marqués… Et opposés. Avant l'hommage aux musiques celtes qui parsèment la majorité de son œuvre dans Voyager, notre britannique préféré va se plonger avec délice dans la New Age, tirant son inspiration du romancier Arthur C. Clarke (auteur entre autres de 2001, Odyssée de l'Espace) et de l'ouvrage qui donne son nom à l'album dont il est question ici.
Dès les premières notes de l'enchaînement In the Beginning - Let There be Light, l'ambiance est donnée : priorité aux sonorités synthétiques et planantes qui définissent si bien le style. Le voyage, entièrement instrumental, va s'enchaîner durant près d'une heure, et emporter l'auditeur dans un bien-être auditif continu. Car une fois de plus (cf. notre chronique de Discovery) quand Mike Oldfield s'aventure dans un style à priori inédit pour lui, il le fait bien et surtout beaucoup mieux que les autres.
Ici, les mélodies sont lumineuses et, quoique quelquefois répétitives, semblent couler de source. Elles se retrouvent de surcroît enjolivées par l'inévitable Oldfield's touch : une guitare que l'on ne présente plus, des chœurs aux accents tribaux plutôt rares mais toujours présents à bon escient, et puis l'inévitable détour par un monde… tubulaire (mais comment fait-il ?), reprenant pour une nième fois (et ce ne sera pas la dernière) la rythmique si particulière de son thème fétiche. Et puis tant qu'à reprendre les codes du genre, notre homme se permet même de rendre un hommage appuyé à un des maîtres de la profession, avec un Lament for Atlantis que n'aurait pas renié Vangelis. Avant de clore cette chronique, il était nécessaire d'évoquer le final A New Beginning, sorte d'Ovni de fin d'album (un chant ethnique) qui doit plus au final d'Ommadawn et ses percussions africaines qu'au style de Songs … ! Mais quand on s'appelle Mike Oldfield, on peut définitivement (presque) tout se permettre.
Réussite saluée en son temps par toute la critique, The Songs of Distant Earth reste un album plutôt à part dans la discographie de Mike Oldfield et qui n'aura pas de lendemain. Mais sa qualité de composition et d'interprétation, associée à une production d'une clarté et d'une limpidité prodigieuses rendent toujours son écoute aussi passionnante, et ce malgré les années écoulées.
A noter également que cet album fut l'un des premiers, si ce n'est le premier, à proposer une piste CD-ROM, lisible à l'époque sur Macintosh, et présentant un clip futuriste avec des animations 3D, préfigurant l'aventure d'Oldfield dans les "jeux videos" quelques années plus tard… Mais ceci est une autre histoire...
Plus d'information sur
http://www.mikeoldfieldofficial.com/
LISTE DES PISTES:
01. In The Beginning - (1'24) 02. Let There Be Light - (4'52) 03. Supernova - (3'29) 04. Magellan - (4'41) 05. First Landing - (1'16) 06. Oceania - (3'27) 07. Only Time Will Tell - (4'19) 08. Prayer For The Earth - (2'10) 09. Lament For Atlantis - (2'44) 10. The Chamber - (1'49) 11. Hibernaculum - (3'32) 12. Tubular World - (3'23) 13. The Shining Ones - (2'59) 14. Crystal Clear - (5'42) 15. The Sunken Forest - (2'39) 16. Ascension - (5'48) 17. A New Beginning - (1'33)
FORMATION:
David Nickless: Chant / choeurs Ella Harper: Chant / choeurs The Tallis Scholars: Chant / choeurs Cori Josias: Chant / choeurs Mark Rutherford: Tablas Mike Oldfield: Guitares / Basse / Claviers Molly Oldfield: Claviers
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(1) AVIS DES LECTEURS
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Un album qui ne vieillit pas ! Peu importe que l'on soit ou non dans l'état d'esprit de Songs of Distant Earth, au moment où l'on appuie sur la touche de lecture: on y est plongé instantanément dès les premières notes. L'immersion dans ce nouvel univers de Mike Oldfield, fascinant, mystérieux, envoutant, est totale.
L'album prolonge d'une manière son prédécesseur Tubular Bells II, mais à la différence qu'il ne s'inscrit dans aucun cadre connu: sa couleur musicale "lissée" lui ressemble, mais "Songs..." transcende le principe de l'album-concept, alors que TB II ne faisait que le revisiter. Ce dernier nous apporte un nouvel éclairage (très inspiré, il est vrai) sur l'oeuvre initiale, Tubular Bells, à travers une construction segmentée. "Songs...", au contraire, s'il est conçu d'emblée sur un édifice similaire, n'a pas de modèle de départ, et arbore pourtant toute la logique, toute la cohérence et toute la puissance d'un album concept. Une fois la lecture démarrée, on dirait qu'une force mystérieuse nous empêche de l'arrêter: on l'écoute jusqu'au bout, c'est comme une évidence.
Comme pour Discovery, je dois noter cet album pour ce qu'il est, ou plutôt pour ce qu'il n'est pas: ni progressif, ni chill-out, ni celtique, ni new-age, mais un cocktail de tout cela, et même davantage, au résultat indéfinissable. Je ne peux pas descendre en-dessous de 9/10.
Très difficile, avec Mike Oldfield, de dire quel serait le "meilleur album". Cette notion n'a pas beaucoup de sens, au regard d'une oeuvre aussi protéiforme. Mais le plus étrange ? ce serait peut-être Songs of Distant Earth.
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(1) COMMENTAIRE(S)
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Un magnifique album, lumineux, éthéré, plein d'énergie douce et positive, à l'ambiance interplanétaire. Ni musique électronique, ni uniquement planante, cette création contient une quantité de trouvailles innombrable. Les instruments sont nombreux, très variés, tout comme les mélodies, parfois prenantes jusqu'à l'hypnose.
Pas de morosité ni de moments mélancoliques ou sombres. La tendance est clairement bienveillante, positive et bienfaisante. De belles parties de basse et de sons graves véloutés, profonds et puissants, une batterie souvent discrète mais qui soutient le tout de belle manière, derrière la guitare du maitre, toujours aussi aérienne et pleines de circonvolutions délicates. Le tout parsemé de sons exotiques, tabla, bruits de bulles, percussions exotiques, choeurs ethniques, par petites touches.
Cet album est fascinant, le mot est faible. La variété des titres et leur quantité n'empêche pas de le considérer comme un tout indivisible, un bloc d'une remarquable homogénéité. Un vrai concept-album, qui raconte une histoire au long cours (on connait la source d'inspiration...). Il est impossible de ne pas l'écouter d'une seule traite. 55 minutes de pure félicité.
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LECTEURS:
4.2/5 (4 avis)
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STAFF:
4.3/5 (3 avis)
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