Intro mode cliché : sorti de Demis Roussos et Nana Mouskouri, la Grèce n'est pas spécialement connue pour être un pays musical. Il n'empêche que dans chaque ramification métallique, nos voisins hellènes ont su placer une valeur sûre entre Wastefall dans le prog metal, Septic Flesh pour le black metal et Nightrage dans le mélodeath. Et bien qu'ayant connu de multiples changements de line-up pouvant faire craindre le pire quant au futur du combo, Marios Iliopoulos continue bon an, mal an l’aventure Nightrage en signant son quatrième album.
Comme il est de tradition dans chaque sortie mélodeath actuelle, « Wearing A Martyr's Crown » débute par un titre instrumentale aux forts relents symphoniques qui bien que sympathique laisse planer de forts doutes quant à la suite des hostilités, à savoir un album sans aucun intérêt et maintes fois entendu...
Fort heureusement, cette hypothèse est vite balayée avec « Collision of Fate » fort peu original mais terriblement efficace. Car si elle n’amène rien de nouveau, la formule Nightrage a le mérite de susciter en l'auditeur le petit truc plus qui fait sortir « Wearing A Martyr's Crown » de l'anonymat des multiples sorties mélodeath...
En effet, œuvrant dans un style death mélodique made in Gothenburg qui ravira les fans de la première heure du genre, Nightrage y incorpore des clôtures instrumentales acoustiques magiques contrastant avec l'avalanche de notes environnante entre riffs incisifs, envolées mélodiques emplies d’harmonies et soli étourdissants… Niveau chant, Antony Hämäläinen officie dans un style death qu’il agrémente de quelques zestes de vocaux "clairs" à la façon d’un Guns’N’Roses notamment sur le titre éponyme ou de chants passés à la moulinette vocoder (« Futile Tears »). Rien d'original en soi, mais la recette fonctionne incontestablement, tant est si bien que composé de onze titres et d'une durée totale de 52 minutes, à aucun moment, on ne s'ennuie au contact de « Wearing A Martyr's Crown »…
L'expérience ? Le talent ? Toujours est-il que bien que ne proposant rien d'exceptionnel, bien que ne révolutionnant en rien un genre, Nightrage nous balance onze titres super bien balancés, à la production impeccable signée par l’incontournable Fredrik Nordstrom faisant au final de ce « Wearing A Martyr's Crown » un des albums mélodeath de l'année 2009. Un album que les amateurs du « vrai » mélodeath made in Sweden cautionneront sans aucun doute. En substance, il est amusant de constater que le flambeau de ce genre soit dorénavant porté haut et fort par un groupe… grec.