Ils sont quelques-uns uns, les bougres, à posséder un organe, qui leur permettrait de séduire votre oreille la plus exigeante et hérisser les poils de vos deux bras, rien qu’en chantant le moniteur de l’automobile. Paul Shortino est de ceux-là ! Et cela fait un bout de temps que ça dure ; surtout avec Rough Cutt dans les années ’80, avec Quiet Riot le temps d’un album, et puis en solo ou lors de diverses collaborations, comme avec JK Northrup. Beaucoup de références, et un peu de déchets, il faut aussi l’avouer. Le voici qui nous revient associé avec Michael Voss, le prolifique guitariste ( et vocaliste) de Casanova, mais aussi de Mad Max. Le groupe n’est pas complété par des novices, mais par des musiciens officiant ou ayant joué avec Mad Max (Roland Bergmann – Basse), Jaded Heart ( Michael Muller – Basse), ou encore Keel (Johnny Douglas).
Le décor étant planté, il faut juste ajouter que les différences références mentionnées, oscillent entre métal ou plutôt hard mélodique, et AOR. C’est surtout dans ce dernier créneau que se situe l’album en question. Si vous avez votre détecteur de métal entre les mains, passez votre chemin. Premier élément : la voix ! J’ai profité de l’occasion pour réécouter de vieux Rough Cutt et croyez-moi, elle a encore bonifié ! Reste à savoir s’il nous chante le moniteur de l’automobile. Et là, il faut avouer qu’il y a à boire et à manger. Un exemple ? « Take My Heart And Run » ! La voix est superbe, mais la composition, sans être mauvaise, et on serait même content de l’entendre sur les ondes FM, est bien trop gentillette. Tout commence pourtant bien avec « Remember You » et ses notes de guitare sèche, puis ses soli électriques marqués par le talent de Voss. Ce titre se situe au niveau d’un tout bon Whitesnake (deuxième période quand même). Le rythme est entraînant, bonne basse (c’est Michael Miller de Jaded Heart qui assure), alors que la voix de Shortino est impeccable. Un des meilleurs titres AOR de 2009, une belle entrée en matière.
Belle pioche encore sur « Nocturnal », et son bon rythme plombé, où la voix rocailleuse de Shortino joue avec les gros riffs de guitare de Voss. Le morceau se permet même quelques phases, dont un « pont » plus langoureux, qui en font une belle réussite. Il y a hélas quelques carences, et surtout au niveau mélodique. Prenez « To The Cross », « Alone They Ride », et même « Side FX ». Les riffs sont là, mais le manque de mélodie intéressante est patent, et pour les paroles, nous sommes page huit du moniteur de l’automobile! Dans le style, les mid-tempo « Great Dreamer » et « Chasing The Dream », pourvus de bons chœurs et d’une production irréprochable, sont nettement plus mélodieux, même si on aurait souhaité encore un peu plus de pêche pour le premier.
Alors que faire ? Passer à côté serait se priver de quelques friandises, l’acheter et se dire qu’on va le rentabiliser sur la route des vacances est une possibilité. Un album agréable de A à Z, sympa, mais pour le moins inégal avec quelques passages en roue libre.