Après un premier album qui avait rencontré un très grand succès, les Stones décident de surfer tranquillement sur la vague du succès en sortant leur deuxième opus au Royaume-Uni. J'ouvre ici une parenthèse: les premiers albums des Rolling Stones ne sortaient pas de la même manière aux USA et en Angleterre. Les américains bénéficiait d'opus supplémentaires ("12x5", "The Rolling Stones, Now"...), ce qui apporte une relative confusion discographique. De plus, les singles ne sont pas intégrés dans les versions anglaises lorsqu'ils sont déjà sortis auparavant. Music Waves vous propose la version anglaise de leur discographie.
Ce deuxième album, judicieusement nommé "The Rolling Stones N°2", ne prend strictement aucun risques par rapport au précédent. La même recette est reprise et appliquée à la lettre, à savoir l'interprétation de vieux standards du blues. Il y a également ici trois compositions originales du duo Richards/Jagger, qui s'impose au fur et à mesure en véritables leaders du groupe.
L'album est donc marqué des mêmes caractéristiques que son prédécesseur. Avec un son aujourd'hui désuet, les Stones proposent quelques ritournelles entrainantes sur lesquelles le timbre aguicheur de Jagger fait des ravages ("Everybody Need Somebody", "Under The Broadwalk", "Suzie Q"). L'accompagnement est enrichi par les fioritures de Richards et Jones, ce dernier n'hésitant pas à utiliser des sons et instruments plus exotiques que ceux communément rencontrés dans le rock de l'époque. Si le phénomène n'est jamais aussi poussé que chez les Beach Boys ou chez les Beatles, cela ajoute une densité sonore appréciable autour des mélodies qui sont parfois puissantes, mais souvent très simplettes.
Les Stones révèlent d'ailleurs là leur premier défaut, qui se confirmera au détour de certains disques à venir, à savoir des arrangements très limités, chacun se contentant de jouer sa partie dans son coin, avec le seul souci apparent de ne pas sonner faux. Du coup, certaines fioritures paraissent peu à propos et empêchent parfois de dégager une mélodie précise. Heureusement, sur ce disque, les mélodies et la voix de Jagger permettent de bien canaliser cela.
Le piano se taille également une bonne part du gâteau, avec des titres plus jazzy/boogie, avec notamment le dansant "Down The Road Apiece". Ian Stewart, principal pianiste des Rolling Stones est un intervenant parmi tant d'autres qui saupoudrent les compositions d'interventions légères et typiques de l'époque, renforçant le coté très rythmique de la musique.
Cet album est donc dans la continuité directe du premier. Il rencontrera également un grand succès, mais c'est avec le suivant que les Stones frapperont le plus gros coup et deviendront les stars internationales qui nous sont maintenant si familières...