Saidian est de retour avec "Evercircle", son troisième album. Après "Phoenix" sorti en 2006 et relativement bien accueilli par la critique, ce nouvel effort du quintet allemand se doit impérativement de marquer les esprits. En effet, un troisième album est très souvent synonyme de cap décisif dans la carrière d’un groupe.
Mais penchons-nous immédiatement sur le contenu de "Evercircle". La première remarque se fonde sur la stabilité du line-up. Seul un mouvement de personnel au poste de bassiste est à signaler. La nouvelle recrue est d’ailleurs plutôt bien intégrée, ce qui va permettre à Saidian d’aborder ce troisième opus dans les meilleures conditions. Fidèle à la réputation des combos allemands, la production est tout simplement excellente. Le son sort des enceintes avec une puissance très caractéristique et surtout une clarté exemplaire. Déjà un bon point de ce côté là.
De plus, Saidian joue à fond la carte de la diversité sur les dix titres de "Evercircle". Le groupe passe sans problème d’un speed métal ultra mélodique et très technique, à un heavy certes plus conventionnel mais reposant toujours sur un tapis mélodique dispensé par des nappes de claviers particulièrement bien agencées. Cette couleur apporte un petit côté années 80 fort sympathique car jamais envahissant. La science de la composition accrocheuse reste un atout que Saidian maîtrise tout particulièrement, surtout au niveau des refrains assez fédérateurs dans l’ensemble.
La complicité redondante entre les claviers et la six cordes jaillit littéralement sur chaque titre, que ce soit en descente de notes ultra rapides sur les soli ou en accompagnement. Bardés de riffs incisifs, "Evercircle" place Saidian sur la pente ascendante des groupes œuvrant dans le métal mélodique de haut vol. Bien que l’influence d’Edguy soit toujours bien présente en raison du timbre de voix de Markus Engelfried très proche de celui de Tobias Sammet, il est évident que Saidian a su tirer avantageusement son épingle du jeu avec ce nouvel opus. Un titre comme "Moonlight’s Calling", très travaillé et reposant sur de nombreux breaks, s’immisce habillement dans le métal prog/sympho. D’un autre côté, le groupe n’hésite pas à afficher un intérêt plus que notoire à l’égard des habillages calibrés radiophoniques, notamment sur la doublette "Tokyo" (une reprise d’un groupe allemand du même nom sévissant au début des années 80) et "Solomon’s Dance". Saidian n’oublie pas non plus la power-ballade ravageuse sous les contours très mélodieux de "Once In My Dreams".
"Evercircle" est donc un album qui tient toutes ses promesses. Même si l’originalité et la prise de risque sont des éléments que Saidian a jugés bon de passer à la trappe, ce nouvel opus s’écoute d’une traite, comme une bonne bière bien fraîche amenée sur un plateau par une serveuse au sourire radieux. Rien de bien révolutionnaire donc dans le propos, mais l’énergie positive qui se dégage de cet opus fait réellement plaisir à entendre.