Les origines de Helloween remontent à la fin des années 70 quand Kai Hansen et Piet Sielck forment le groupe Gentry. Rapidement le groupe va intégrer dans ses rangs le bassiste Markus Groskopf et le batteur Ingo Schwichtenberg. C’est au départ de Piet Sielck en 1982, que le line-up définitif prend forme avec l’arrivée de Michael Weikath comme nouveau guitariste. Le groupe, d’abord appelé Iron Fist, devient Helloween en 1984, sur une idée d'Ingo Schwichtenberg. Ce dernier amène également toute l’imagerie du groupe qui contribuera au succès du groupe.
Musicalement le quatuor va complètement innover en proposant un mix entre le heavy métal des grands du genre (Judas Priest, Iron Maiden et Accept), et le thrash naissant de l’époque (Metallica, Slayer ou Anthrax). Cette formule, rapidement nommé speed métal, va s’avérer imparable et ceci dès les premiers pas du groupe.
Avant de sortir son premier album, Helloween publie un premier single de 5 titres au tout début de l'année 1985. Ce disque, sobrement nommé "Helloween", présente une formation déterminée et déjà très efficace. Malgré une faible production et un chant encore très vert, Hansen n’étant pas à cette époque un très grand chanteur, tout ce qui fera le speed métal mélodique dans les années 80 et 90 est déjà en place. Hansen, compositeur principal et géniteur du genre réussit à merveille cette recette simple et redoutable à la fois. Le quatuor garde toujours une base très mélodique avec des refrains efficaces, le tout sur une musique très rapide, très influencée par le thrash, au même titre que le chant.
Nous trouvons déjà des classiques du groupe, comme "Starlight" ou "Murderer", deux titres déjà très maîtrisés qui ouvrent le disque avec classe. "Starlight", qui est précédé d’une petite mélodie enfantine qui va faire fureur en concert, est un titre très rapide avec un chant criard mais avec une mélodie imparable, sur les refrains en particulier. "Murderer" suit cette même voie, avec un riff d’entrée énorme mais avec un chant un peu plus posé, plus chanté et avec un refrain formidable, idéal pour être repris en concert.
Les trois titres restant sont aussi de qualité, quoi que moins maîtrisés. Le groupe est encore jeune et perfectible, et parfois le tout sonne un peu brouillon et bordélique mais cela donne aussi une grande fraîcheur à cet EP. Cependant, "Victim Of Fate" et "Cry For Freedom" sont deux bons titres de speed métal mélodique. L’introduction et le refrain de "Victim Of Fate" sont absolument incontournables, tout comme le break lent et mélodique. "Cry For Freedom" avec sa montée en puissance assez épique est également très fort, même si le chant est parfois un peu trop criard.
Ce premier EP d’Helloween est donc une réussite quasi complète et mérite l’attention pour qui ne connaîtraient pas les débuts du groupe et la genèse d’un genre. Il va permettre à ce dernier de se faire un nom et une réputation en très peu de temps. Il ne fait de plus aucun doute qu’avec un son meilleur et une plus grande maîtrise Helloween devrait faire un tabac avec un disque complet tant le potentiel exprimé est immense.