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Pour beaucoup de fans de rock progressif, Mike Oldfield est avant tout le génial compositeur de Tubular Bells. Pour d'autres, Mike Oldfield est l'auteur des chansonnettes Moonlight Shadow, Family Man ou Islands (souvenez-vous de Bonnie Tyler au chant) qui ont réussi à passer en boucle sur des radios nationales à des heures de grande écoute dans les années 80. Et pour ceux qui, tout petit déjà, sont tombés dans la marmite de l'anglais, ces deux visions apparaissent comme extrêmement réductrices.
En 1990, nombreux sont ceux qui attendent le chef-d'œuvre d'un musicien qui semble avoir tout donné à ses débuts et être tombé inexorablement dans la facilité et le seul souci du commercialement correct. Déjà délaissé après la sortie d'Islands, le musicien a achevé de perdre une grande partie de son public, et tout simplement de sa crédibilité, lors de la sortie d'Earth Moving.
Cette année-là arrive Amarok, un album annoncé comme la suite d'Ommadawn, troisième album sorti en 1975 et déjà extrêmement réussi. Première surprise, Amarok n'est pas un album, c'est un morceau à lui seul, long de 60 minutes. Dieu merci, il ne s'agit évidemment pas d'un morceau déclinant pendant une heure le même thème mais d'une pièce progressive fabuleuse qui vous ravira du début à la fin, pour peu que vous fassiez l'effort de l'apprivoiser.
Car autant les deux précédents albums n'avaient pas besoin de plusieurs écoutes, autant celui-ci fera fuir une multitude de mélomanes passionnés avant de connaître le succès qu'il mérite.
La raison en est qu'Amarok est autant axé autour de la musicalité que de l'expérimentation sonore. Les premières minutes sont à elles-seules une épreuve destinée à tester votre capacité à avoir l'esprit ouvert aux nouvelles expériences : dissonances multiples et sonorités stressantes sur fonds d'harmonies dont vous n'arriverez à comprendre le sens qu'au bout de nombreuses écoutes sont autant d'obstacles à l'entrée de cette pièce dans votre discothèque.
Mais si vous êtes prêt à faire l'effort, vous allez passer un grand moment ! Pendant une heure, vous allez vivre des émotions diverses et vous vous demanderez ensuite s'il vous est déjà arrivé de parcourir un tel éventail de sensations et être transporté dans autant d'ambiances par le biais d'un seul album.
Jugez plutôt : Amarok va vous prendre aux tripes et vous coller dans votre siège dès la première minute, vous emmener en Andalousie, vous permettre de faire un tour dans un univers irréel aux faux airs de King Crimson, vous rappeler le bon temps des premiers albums d'Oldfield avec ce son de guitare immédiatement reconnaissable, vous plonger dans la jungle au milieu de peuplades inconnues qui vous accompagneront de leurs chants ethniques envoûtants, vous faire parcourir le monde avec des références incessantes aux folklores russe, tzigane, voire même américain. Et vous terminerez dans une apothéose incantatoire sur fond de percussions enivrantes.
Pour ce voyage, Mike Oldfield poussera au maximum l'exploration des sonorités et l'originalité en évitant le plus possible les instruments classiques du rock, hormis les guitares. Pas de batterie, très peu de basse et de claviers : Amarok utilise tous les modèles de guitares imaginables, les instruments classiques ou ethniques, les choeurs et les artifices sonores (bruits humains ou de la vie courante) destinés à poser les ambiances dans lesquelles il souhaite vous plonger. Quant aux claviers, ils sont principalement utilisés pour les ambiances qu'ils permettent de poser, leurs interventions mélodiques restant extrêmement rares.
Prenez 10 heures de votre temps pour découvrir et apprivoiser Amarok, chaque heure qui suivra sera pour vous un moment unique de bonheur à l'état pur.
Plus d'information sur
http://www.mikeoldfieldofficial.com/
LISTE DES PISTES:
01. Amarok - 60:02
FORMATION:
Bridget St John: Voix Clodagh Simmonds: Voix Janet Brown: Voix Mike Oldfield: Guitares / Basse / Claviers / Tous instruments : Percussions, Mandoline, Voix, Violon... Paddy Moloney: Flûte celtique
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(6) AVIS DES LECTEURS
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Cet album est extraordinaire et ne laissera personne indifférent.
On pourra adorer ou détester mais je doute qu'on puisse le trouver moyen.
Je fais partie de ceux qui adorent.
De bout en bout les mélodies se succèdent, parfois en douceur, parfois sans transition.
Certaines de toute beauté, pures, appelant au divin, d'autres dissonantes, troublantes, angoissantes ?
Un album quasiment uniquement instrumental, exception faite d'un discours étrange et de chœurs flamboyants.
Aucun section rythmique mais des percussions qui sont utilisées comme des instruments à part entière.
Alors, bientôt 25 ans après sa sortie, c'est toujours le même émerveillement chaque fois que je l'écoute.
J'y découvre chaque fois quelque chose, d'autant plus que la qualité d'enregistrement est absolument fantastique, balloté sans cesse d'émotions en émotions durant les soixante minutes de la plage unique de ce disque hors norme, inclassable, ne ressemblant à rien d'autre (que je connaisse en tout cas).
C'est un voyage musical, émotionnel, hors du temps, de l'espace ...
A ne pas écouter avant d'aller vous coucher parce que ce sera dur de s'endormir,
ni si vous souhaitez écouter autre chose après parce que ce que la suite sera sûrement fade !
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Cet album est extraordinaire et ne laissera personne indifférent.
On pourra adorer ou détester mais je doute qu'on puisse le trouver moyen.
Je fais partie de ceux qui adorent.
De bout en bout les mélodies se succèdent, parfois en douceur, parfois sans transition.
Certaines de toute beauté, pures, appelant au divin, d'autres dissonantes, troublantes, angoissantes ?
Un album quasiment uniquement instrumental, exception faite d'un discours étrange et de chœurs flamboyants.
Aucun section rythmique mais des percussions qui sont utilisées comme des instruments à part entière.
Alors, bientôt 25 ans après sa sortie, c'est toujours le même émerveillement chaque fois que je l'écoute.
J'y découvre chaque fois quelque chose, d'autant plus que la qualité d'enregistrement est absolument fantastique, balloté sans cesse d'émotions en émotions durant les soixante minutes de la plage unique de ce disque hors norme, inclassable, ne ressemblant à rien d'autre (que je connaisse en tout cas).
C'est un voyage musical, émotionnel, hors du temps, de l'espace ...
A ne pas écouter avant d'aller vous coucher parce que ce sera dur de s'endormir,
ni si vous souhaitez écouter autre chose après parce que ce que la suite sera sûrement fade !
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Après le très controversé Earth Moving, contre toute attente, Mike Oldfield choisit soudainement de réarmer son vaisseau amiral laissé en cale sèche depuis "Incantations" en 78: l'album concept. Et il le fait en poussant le principe jusqu'au bout du possible, puisque le 33T ayant vécu, il y a moyen de s'affranchir de la frontière minimale qui sépare les 2 faces du défunt support: techniquement, cela devient faisable, mais il faut oser. Et le maestro ose.
Le vaisseau remis à flot s'engage alors dans une épopée musicale très forte. Amarok égrène de puissants moments d'émotion, tout au long de ce voyage à la fois celtique, rock, et résolument progressif dans sa construction. Malgré tout, la réussite n'est pas totale, car les perles recélées dans cet album procurent au final une image d'îlots multiples, (trop) éloignés les uns des autres, isolement ou cloisonnement faisant quelque peu perdre le fil conducteur. En ce sens, Tubular Bells ou Ommadawn ne sont pas égalés, car le sentiment d'ennui est totalement absent dans ces opus, à contrario d'Amarok.
Il en reste un album essentiel, une pièce maîtresse à la composition du grand puzzle musical de Mike Oldfield.
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Voir les 6 avis des lecteurs
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(1) COMMENTAIRE(S)
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un album génial ! Génial au sens premier du terme, d'une inspiration absolument imprévisible et d'une dimension qui force le respect. il est indispensable d'écouter cet album d'une traite en ne faisant absolument rien d'autre. Coupez le téléphone, la sonnette de la porte, faites garder vos enfants, virez le chien, le chat, le canari. Il faut se mettre en situation de contemplation et laisser venir les émotions. Dans ce cas, c'est trip garanti !
Clairement mon album préféré de Mike Oldfield.
Certains peuvent le trouver décousu, quelquefois inconfortable, voire criard. Mais il faut le voir comme les ponctuations d'une oeuvre qui ose, et qui ose loin. Il règne un climat dense et varié qui peut dérouter, mais qui fait partie de l'intention, vous emmener sur des territoires inconnus malgré vous. il y a de l'audace, de la richesse, énormément d'inventions. Le principal est ce voyage au fil des cultures du monde, une sorte de World Music façon Mike Oldfield.
Pour info, même si beaucoup le savent déjà, Amarok signifie "loup" en Inuit. Plus précisément loup géant, animal mythique.
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LECTEURS:
4.5/5 (10 avis)
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STAFF:
4.4/5 (9 avis)
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