Pour poser le décor, Disarmonia Mundi est un combo italien créé en 2000 par le multi-instrumentiste surdoué Ettore Rigotti avec quelques-uns uns de ces amis. Dès 2001, le combo nous délivre un brûlot autoproduit "Nebularium" qui, même sorti dans un relatif anonymat, réussit à faire frissonner tous les amateurs avertis de death mélodique.
C’est sur les bases d’une intro synthétique oscillant entre électro acoustique et distorsions de guitares dissonantes sur lesquels se posent quelques growls étouffés, que se présente à nous Disarmonia Mundi.
La suite de "Nebularium" est à l’image du titre suivant, "Blue Lake" : une succession échevelée de plans déclinés à la vitesse grand V, de soli étourdissants alliant virtuosité et mélodicité, ambiances atmosphériques planantes impromptues mais totalement bienvenues, et parties groovy fleurant bon le funk.
Aucun titre ne sort vraiment du lot de ce trésor. Chaque morceau est une pépite recelant son lot de surprises. Les huit titres tiroirs qui composent "Nebularium" sont d’incessants contre-pieds pour un auditeur habitué aux structures classiques du mélodeath traditionnel, avec comme clôture, l’acoustique mélancolique "Awakening" justifiant ainsi la comparaison avec Opeth et l’étiquette progressif/atmosphérique.
Pour un premier album, "Nebularium" témoigne d’une maturité étonnante, mais également, et surtout, d’une créativité débordante, comme en témoigne la multiplicité des plans qui se succèdent au sein d’un même titre. Disarmonia Mundi se pose ainsi en tant qu’outsider sérieux sur une scène mélodeath aseptisée en proposant un album super inventif et créatif. L’avenir qui s’annonce radieux dans ces conditions nous dira si la suite sera à la hauteur de ce premier album aventureux et prometteur.