Enregistré entre 1998 et 2003, cette réédition de « The Holy Wood Circus » est l’occasion rêvée pour Music Waves de remettre les pendules à l’heure. Projet de Nicolas Coquin, Andsee nous propose ici son deuxième album sur le thème de la perte de l’innocence enfantine que l’on retrouve au terme de notre existence.
Alors que le visuel avec un clown aux allures d’un « Ca » menaçant de Stephen King aurait pu laisser croire à un album aux ambiances malsaines, Nicolas Coquin nous propose une introspection globalement mélancolique sur le cirque de la vie, comme en témoigne justement l’introductif acoustique au piano « Intro(spection) : Wisdom ? ». Toute la thématique de « The Holy Wood Circus » est déclinée sur le mode d’un rock progressif dans le sens large du terme avec pour principales influences largement audibles, le métal prog d’un Dream Theater ou plus précisément Liquid Tension Experiment, étant donné que la majorité de l’album est instrumental comme sur le titre éponyme. En alliant métal prog et sonorités orientales (« Salvation Dance », « Chrysalis »), la démarche d’Andsee peut également rappeler, dans une moindre mesure, celle d’Amaseffer.
Mais limiter « The Holy Circus » à un successeur de feu « Regency » serait réducteur. En effet, l’album est d’une richesse musicale qui dépasse les frontières d’un prog métal instrumental en s’inspirant d’autres références non dissimulées, comme Eric Serra notamment sur les titres « A Season’s Crime » et « Brother John » aux allures de bande originale de film.
Effet recherché ou non, nous regretterons que la batterie soit programmée à la manière des albums de guitar-heroes des années 80. Même si cet aspect synthétique peut renforcer le côté intimiste de l’introspection, les parties les plus métalliques du concept gagneraient à bénéficier d’une production plus étoffée et un son plus lourd.
En bref, on attend avec impatience la suite des évènements car il semblerait que Nicolas Coquin soit en cours d’enregistrement du successeur de « The Holy Wood Circus » avec des invités de prestige comme Patrick Rondat, Manu Livertout, Jean-Claude Rapin… qui devraient magnifier les talents de compositeur d’Andsee.