Chaque artiste interviewé (ou presque) s’accorde à dire que le contenant visuel d’un album est aussi important que le contenu musical. Dans ces conditions, pourquoi des artistes s’évertuent à nous proposer des pochettes d’une laideur qui n’a d’égale que son inconsistance ? Dans la série visuel véritable tue l’achat, "First-Aid" se pose en véritable outsider pour l’exercice 2009 avec sa version thrash du premier album d’Andromeda. Et pourtant « First-Aid » comme « Extension Of The Wish » s’avère être, chacun dans leur, style des albums hautement inspirés.
Ce premier album éponyme des nancéens fait suite à une démo sortie en 2004 à laquelle succède cinq années d’un long silence. Long silence qui sera mis à profit avec l’intégration d’un clavier au sein du combo. Et ce qui frappe d’entrée, ce sont les sonorités omniprésentes de ce dernier qui tendent à magnifier le power thrash en lui donnant des allures progressives, et ce n’est pas un hasard si les membres de groupes catalogués progressifs louent la qualité de cet album (Stef Broks et Charlie Zeleny respectivement batteurs de Textures et Jordan Rudess).
Outre cette étiquette globalement progressive, les compositions osent l’incursion du côté du symphonique ("Future Regrets") voire de l’électro ("Cathodic Lobotomy"), mais avec toujours beaucoup de groove, comme sur "Mainstream", permettant ainsi aux compos de sortir du lot. Mais malheureusement, la perfection n’est pas de ce monde musical. Outre l’aspect visuel sur lequel nous nous sommes déjà largement appesanti, le chant grave typé Marco Neves (Treponem Pal), avec quelques growls particulièrement linéaire, tend à nuire à un ensemble inspiré et inspirant.
Gageons que dans le futur, les nancéens sauront gommer ce qui pourraient s’apparenter à des détails sans conséquence, qui gâchent une partie du plaisir d’une démarche musicalement et globalement originale, et parfois enthousiasmante.