Derrière la cohorte des leaders du Hard Rock français des années 80 (Satan Jokers, Sortilege, Trust, Blaspheme, Attentat Rock…), une flopée de groupe a déferlé et a cherché à suivre la trace de leurs glorieux aînés. Ce, avec plus ou moins de chance et surtout, plus ou moins de talent.
Parmi ceux-ci, STATORS est plutôt à classer dans la catégorie des bons élèves. Ce quintet originaire de la région parisienne déboule en 1985 avec un album qui porte bien mal son nom, « Never Too Late… ». En effet celui-ci sort avec deux à trois années de retard alors que le public s’est déjà affuté les oreilles avec d’excellents disques et qu’il est désormais difficile de faire la différence.
Et c’est bien dommage, car cet album est d’un très bon niveau. Evoluant dans un Hard rock très rapide, STATORS propose des morceaux bien construits et assez efficaces, à l’image des très bons « No Way To Rest », « Fail Safe » ou de « Come On ». Le chant en anglais de Gilles Méléo est puissant, chaud et agréable. Son accent anglais passe correctement, sauf dans les passages plus calmes où il est vraiment à la peine. Le chant sur l’intro de « Critical Miss » est à ce titre assez grotesque.
Même s’il serait exagéré de crier au génie, les compositions, majoritairement issue d’Olivier Spitzer (futur Satan Jokers), tiennent bien la route et bénéficient d’un excellent son alors que le disque a été enregistré en 16 pistes seulement. Les guitares et le chant sont agressifs à souhait, la section rythmique bien présente, et il ne manque pas grand chose pour que l’on atteigne la jouissance totale. Un peu de la poésie d'un High Power, de la folie de Satan Jokers, de la hargne d’un Trust ou de la classe d’un Sortilege, et le groupe pouvait prétendre à la première division.
Las, après ce seul album et une participation remarquée au second France-Festival de Choisy-Le-Roi, le groupe se sépare sans avoir pu réellement percer. Ce disque a été réédité en 1998 par le label Brennus dans une version remastérisée (mais sans inédits), à laquelle à participé Chris Crouzet (Batterie).