Ce deuxième album d'IQ est un incontournable dans la carrière du groupe. C'est à la fois le chant du coq et le chant du cygne de la première période d'IQ. On sent dans "The Wake" la créativité qui éclatera 14 ans plus tard dans "Subterranea", mais c'est aussi le dernier vrai album avant un changement de line up et de production qui va conduire IQ à une période beaucoup moins glorieuse.
"The wake" est un album très contrasté où l'on entend naître le vrai son IQ, mélange savoureux de brillance et de noirceur, parfois enjoué, parfois oppressant voire angoissant. Le groupe ne renie toutefois pas ses influences mais ce qui pouvait passer pour du plagiat pur et simple dans "Tales from the lush attic", devient désormais plus un héritage culturel, une sorte de descendance : IQ est fils spirituel de Marillion, petit fils de Genesis.
Les compositions sont longues (six titres sur huit dépassent les 6 minutes) et on y retrouve tous les ingrédients du prog des 70's. La recette est simple mais fonctionne toujours aussi bien pour le plaisir de nos oreilles : introductions lentes voire planantes qui amènent une première section de chant calme, puis montées en puissance du chant et de la musique, explosion des solos de synthé et de guitare soutenus par une ligne rythmique basse-batterie puissante et enfin descentes vers un final de transition avec le titre suivant.
Le mellotron omniprésent et la voix de Peter Nicholls, éraillée et expressive à souhait, peuvent renforcer la sensation de déjà entendu, mais j'ai personnellement assez de place dans mon cœur pour accueillir des titres tels que "The magic roundabout" ou "Widows's peak" aux cotés de "Firth of fith" ou de "Lavander". Incontournable vous dis-je……