Formé par un Dino Cazares qui s'est déjà illustré notamment au sein de Fear Factory, Asesino et Brujeria, Divine Heresy sort son deuxième opus après un honorable premier jet en 2007. Suite à une altercation sur scène, Tommy Cummings se voit remercié et le poste de chanteur est confié à Travis Neal (The Bereaved). L’imposant guitariste mexicain l’a annoncé d’emblée: la nouvelle recrue est parfaite pour chanter du Divine Heresy. Une déclaration qui pourrait laisser en suspens l’hypothèse d’un second effort studio fort similaire au premier. Alors qu’en est-il vraiment ?
Au niveau du style, "Bringer Of Plagues" reprend le même death métal mélodique, presque aussi technique que son prédécesseur. On retrouve le rythme frénétique de la double pédale et du blast-beat, des riffs saccadés bien thrash et un chant brut. Un deathcore bien pêchu qui ne délaisse pas totalement pour autant un léger aspect mélodique, celui ci étant sans doute du à un interlude symphonique.
La mise en place est difficile : les premiers titres sont peu accrocheurs et l’aspect rythmique laisse trop peu de place à la créativité et à l’originalité que pourraient véhiculer plus de mélodies. Heureusement, à partir du titre éponyme, la donne change et l’album devient plus sombre et percutant. Les titres efficaces alternent avec des morceaux moins dynamiques, voire plats et lassants. On ne peut certes pas parler de remplissage, mais au final les compositions sont mitigées et laissent une impression d’album manquant de constance et de cohérence.
Au niveau de la performance, le quartet de Los Angeles a de quoi faire pâlir nombre de métalleux : Cazares est une véritable usine à riffs ultra précis et tranchants, Tim Yeung est une fois de plus irréprochable et Travis Neal impressionne par sa maîtrise vocale. La nouvelle recrue navigue au moins aussi aisément que son prédécesseur entre cris féroces ou hauts perchés, growl, hurlements et voix claires. Les chants collent parfaitement avec le son global du groupe, et seule la ballade parait faiblarde, vocalement parlant, à cause d’un vibrato mal maîtrisé. Et notre ami bassiste dans tout ça ? En doublant systématique la batterie, il limite cruellement l’impact de son instrument, qui reste entièrement dans l’ombre des fûts sur la durée de l’album.
Au final Divine Heresy reste sur la recette de son premier opus en réalisant un deuxième album qui ne présente rien de révolutionnaire ou novateur, mais a cependant le mérite d’être bien foutu. La décharge d’énergie brute qu’est "Bringer Of Plagues" ravira certainement les amateurs de Dino ainsi que tous ceux qui pensent pouvoir apprécier un spectre de Fear Factory plus agressif et couillu.