Trois années se sont écoulées depuis la sortie du fameux "Nebularium", et alors que le meilleur pouvait être envisagé, surtout depuis lui signature chez Scarlet, le line-up originel est renouvelé de moitié . Benny Bianco Chinto et Simone Palermiti, respectivement chanteur et deuxième guitariste, ont quitté le navire, remplacés par Claudio Ravinale mais surtout par Björn « Speed » Strid (Soilwork).
Dans ces conditions, si l’intro atmosphérique aux claviers éthérés de "Common State Of Inner Violence" peut rappeler celle de "Into D.M." qui ouvre "Nebularium", et donc laisser présager d’un album dans la lignée du premier opus des italiens, on se rend compte très rapidement que le death mélodique aux accents progressifs/atmosphériques de "Nebularium" a laissé place à une mélodeath explosif aux sonorités modernes popularisé par In Flames et… Soilwork. Volonté de surfer sur le style extrême en vogue et de bénéficier de l’arrivée en son sein du chanteur du dernier groupe cité ? Toujours est-il que les dix titres et 46 minutes qui composent ce "Fragments Of D-Generation" sont dans la droite lignée des compos proposées par Soilwork.
S'il est évident que le chant de Björn est pour beaucoup dans le parallèle entre les deux combos, il n’en reste pas moins que la démarche musicale de Disarmonia Mundi est dorénavant calquée sur le modèle soilworkien décliné sur "Natural Born Chaos"; à savoir un death hyper mélodique, notamment au travers de refrains à la limite du pop, et des sonorités modernes via des claviers omniprésents. Tous les titres, sans exception, de ce "Fragments Of D-Generation" en attestent et sont de véritables tueries: de la monumentale ouverture composée de "Common State Of Inner Violence" et "Morgue Of Centuries", l’électro sur-boosté de"Oceangrave", en passant par le mid-tempo de "Red Clouds" ,et sans compter "Quicksand Symmetry" et "Swallow The Flames" aux riffs aussi ravageurs que les breaks hallucinants.
Si les fans de Soilwork se féliciteront donc du changement de cap enregistré par Disarmonia Mundi, un an à peine après la sortie de "Figure Number Five", il n’est pas certain que le combo italien y gagne vraiment au change sur la longueur. En effet, si en terme de ventes, le virage est certainement payant (et encore ?), en terme d’image à long terme, il est clair que non au point que le nom du combo sera dorénavant indissociable de celui de Soilwork, alors que l’affiliation n’avait rien d’évident après la sortie de "Nebularium". Mais sorti de cette évolution notable, le véritable constat est qu’aucun temps mort n’est à déplorer sur ce "Fragments Of D-Generation" au point d’en faire, en cette année 2004, un des albums mélodeath référence avec le monumental album éponyme de Dark Age.