Derrière les initiales peu équivoques de BMR se cachent le combo Bad Moon Rising. Si le groupe est quasiment inconnu en France avant ce "Opium For The Masses", il est totalement culte au Japon, au point d’être considéré comme l’égal de Van Halen, rien que ça !
Petit récapitulatif: Bad Moon Rising est né en 1990 de la rencontre du chanteur Kal Swan et du guitariste Doug Aldrich. Rejoins par le bassiste Ian Mayo et le batteur Jackie Ramos, le groupe signe un premier album éponyme dès l’année suivante, suivi d’un deuxième en 1993 ("Blood"). Nous sommes donc en 1995 lorsque le désormais BMR décide de mettre le paquet en terme de promo pour la sortie de son troisième album. Effort constaté notamment en France puisque le distributeur CNR Music aura la délicate attention de proposer au public français un cd bonus de 4 titres d’une qualité au moins égale à l’album présenté, avec notamment le groovy en diable "Millwall Brick" ou encore "Free" qui n’a rien à envier à Mr Big.
Pour ce qui est de l’album à proprement parler, les hostilités débutent par le sur-vitaminé "Belligerent Stance". Dans ce titre, l’énergie vocale de Karl Swan fait merveille au côté des riffs de Doug Aldrich lancés à l’allure d’un cheval au galop. Celui-ci alterne avec des soli de folie dont il a le secret, et que les amateurs ont pu découvrir notamment sur son album solo "Highcentered". S’ensuivent le terriblement groovy "Monkey" et le mid-tempo "Moonchild" qui n’a pas besoin d’incantations shamaniques pour ensorceler l’auditeur tant le Big-Rock couplé aux sonorités indiennes est tout simplement envoûtant.
Comme tout album de hard-rock qui se respecte, "Opium For The Masses" se doit de comporter son lot de ballades et pour le coup, BMR évite le piège de nous sortir des titres mièvres, avec notamment l’envoûtant "Into The Pit". Dans ce morceau, Doug Aldrich témoigne de toute sa sensibilité musicale, les lignes de basses de Ian Mayo sont tout bonnement ensorcelantes, et le tout est magnifié par la voix chaude et suave de Kal Swan. Au détour des dix titres qui composent "Opium For The Masses", nous ne pourrons pas passer sous silence "Godforsaken" et "Holy War" qui sont de véritables tueries de Hard-Rock Heavy, au même titre que le surpuissant final "T.B.O.M.D." aux riffs thrashs, et dans lequel Kal Swan s’essaye au chant death (si, si !)…
Tous ces éléments réunis sont autant de justificatifs de la renommée du combo au pays du soleil levant, et celle-ci aurait mérité de se développer pour faire de Bad Moon Rising un groupe incontournable de la scène hard-rock mondiale. Malheureusement, le très prometteur "Opium For The Masses" n’aura pas de suite, le combo décidant de se séparer en 1998 pour connaître des fortunes diverses. La plupart des membres du combo retomberont dans l’anonymat le plus complet ; sorti de Ian Mayo -qui en ajoutant une consonne à son prénom- gagnera le Tour de France… ou plus sérieusement Doug Aldrich qui officiera au sein de groupes aussi prestigieux que Dio ou Whitesnake.