Charley Cruz & The Lost Souls officient dans un style nommé Americana. Lorsque nous vous aurons précisé que ce style est un mélange de Country Music, de Blues et de Pop US, vous n'aurez pas de mal à deviner d'où vient ce quatuor. Et pourtant, Charley et sa bande ne sont pas originaires des grandes plaines américaines, mais plutôt des polders néerlandais. Surprenant, ce pays étant plutôt réputé pour ses groupes métalliques. Mais concentrons-nous plutôt sur la musique proposée par Charley et ses âmes perdues sur ce qui est son second album: "The Last Warrior".
Soyons clair d'entrée: fans de gros riffs bien gras, passez votre chemin ! Amateurs de structures à tiroirs et autres alambiquées, ceci n'est pas fait pour vous non plus ! Charley et ses compagnons nous emmènent le long des 'highways US' dans un coupé confortable conduit tout en souplesse. L'essentiel des 14 titres se déroule sur un rythme tranquille, sans trop de variations. Tout juste relèverons-nous les accélérations du rock'n'roll "Smalltown Girls" et d'un "Come On" au refrain immédiat, tandis que "Blue" et "Thirteen Colors" représentent les moments les plus calmes. Si la première de ces ballades est un peu trop gentillette, "Thirteen Colors" clôture l'album en douceur avec quelques superbes accents à la Mark Knopfler.
Le reste est particulièrement agréable, mais l'attention décroche rapidement devant le modèle répétitif de la majorité des morceaux. Après plusieurs écoutes, seuls quelques titres seront mémorisés comme l'introductif "Curfew City", sympathique mid-tempo country, et son petit frère "Cast A Little Loving" doté d'un excellent solo de guitare, le titre éponyme avec ses guitares un peu plus tranchantes et ses accents à la Johnny Cash, ou un "Cry" au refrain plaintif et mémorisable et aux sonorités enjouées digne d'un bon saloon. En dehors de ça, les quatre hollandais ne commettent aucune faute de goût, mais ils ne dérogent que trop rarement au modèle qu'ils se sont imposés pour que l'auditeur puisse accrocher à leur opus sur toute sa durée.
N'ayant de guerrier que son titre, "The Last Warrior" reste la bande son d'une ballade à travers les grandes plaines et sa présence dans votre autoradio créera une ambiance sereine et agréable. Une légère prise de risque et un nombre moins important de titres lui auraient cependant permis d'atteindre un niveau supérieur et de mieux retenir notre attention. Au lieu de ça, nos pensées s'envoleront ailleurs d'elles même à force d'attendre un décollage qui ne viendra jamais. Agréable mais pas inoubliable semble résumer au mieux l'écoute de cet album qui laisse cependant apparaître d'indéniables qualités instrumentales et mélodiques.