Figure imposée par nombre de labels, la compilation est l’un des moyens pour assurer une promotion efficace des membres actifs de son écurie. Si 10t Records, maison américaine bien représentée par le rock et plus précisément le rock progressif, se prête aujourd’hui et pour la première fois au jeu, c’est par le biais de reprises qu’elle tentera de faire connaître ses recrues.
Ceci dit, au vu des groupes repris, la prise de risque semble plutôt faible, avec au menu de cette session des noms prestigieux du rock seventies et eighties. L’exception confirmant la règle, « Mers de Nom » de A Perfect Circle et « The Shaming Of The True » de Kevin Gilbert sont les seuls albums de la liste dont la sortie ait franchi le cap des années 2000.
De grands noms, des titres ambitieux, une technique frappée du sceau de l’excellence, c’est davantage à ce niveau que résiderait le risque pour les poulains de 10t Records. Difficile en effet de rivaliser avec le feeling de Gilmour, avec le sens du rythme de Fripp, d’assurer derrière un micro comme le font encore Robert Plant ou Maynard James Keenan. Comme si ça ne suffisait pas, certains se paient même le luxe de réarranger et de réinterpréter le morceau de la formation qui elle-même les a « formé » musicalement autrefois, à l’instar de « Battle of Evermore » devenu pour l’occasion plus musclé et moderne. D’autres a contrario semblent poser leurs instruments sur les notes d’origine sans véritablement toucher à la forme globale (« Sleeping Beauty », « Das Model »,…)
Pas de véritables défauts, ni faiblesses à noter sur cette compilation. Forcément, la beauté stylisée de « Starless and Bible Black », grand moment de l’album, fera figure de joyau d’orfèvrerie face à « The Chauffeur » dont le son semble avoir été moins travaillé et dont l’orchestration s’avère plus minimaliste. Rien de compromettant car ce titre – comme les autres – est de bonne facture, et de plus, la variété des titres l’emportant sur la cohérence de l’ensemble, tout le monde peut y trouver son compte.
Moyen de découvrir cette vision de l’anthologie du rock, de redécouvrir ces titres avec une interprétation et une production plus actuelles, voici quelques-unes des raisons de prêter une oreille attentive à « Undercover ».