Inutile de présenter Simone Fiorletta, ce guitariste italien en est déjà à son troisième album avec When Reality Is Nothing. La polyvalence est une des caractéristiques du jeu de Simone et son précédent album, My Secret Diary avait montré une facette jazz non négligeable dans un ensemble très rock. Toujours édité via Lion Music Record, ce nouvel album propose une nouvelle section rythmique. Ecoutons sans tarder le résultat de ce When Reality Is Nothing.
Les choses commencent parfaitement bien avec « Thanx », morceau hommage aux parents de Simone et dans lequel le groove et l’ambiance légère sont très agréables. L’architecture aurait même pu donner un excellent morceau chanté. Simone fait preuve d’un toucher délicat qui va se muscler progressivement tout au long du morceau. On est loin du métal instrumental classique avec ses sept cordes et ses démanchés écœurants. L’impression de fluidité rend ce premier titre parfaitement assimilable. Simone ne pouvait pas mieux commencer son album.
Le son de Fiorletta est plus rock que métal et son utilisation du vibrato fait irrémédiablement penser à l’excellent Jan Cyrka (« My Brother »). Les ballades sont l’occasion de célébrer de beaux et longs bends (trop peut être?) et certaines parentés avec Michael Lee Firkins peuvent être mises au crédit du jeu de Simone. Dans cet esprit, « Loneliness in Your Eyes » est ultra-classique dans son approche tout en péchant par quelques longueurs. L’acoustique « Laura » est bien rafraichissante avec ces effets de cordes en fin de morceau mais ce sont les passages rock qui marquent l’attention avec « I Believe In You » ou le déjanté sur rythme country «Oh No Once Again?!». Le dernier morceau, « Like A Bird », se déploie sur près de huit minutes et développe une bien belle instrumentale en mid-tempo.
Au final, When Reality Is Nothing est un disque résolument rock avec de bons morceaux de guitare technique et des tempos variés. S’il y avait un reproche à faire à Simone Fiorletta ce serait d'étirer parfois un peu trop les morceaux en alourdissant un propos souvent direct et aéré. Le jeu de guitariste, quant à lui, ne plaira pas à tout le monde. Le toucher de l’Italien est assez nerveux et vient enlever de la fluidité notamment au moment des tirés de cordes, créant parfois une impression de fausseté. Par rapport à ses deux précédentes productions, pas ou peu de modifications, l’Italien semble avoir atteint son rythme de croisière. Cet album ne révolutionnera pas votre vie mais il peut s’avérer un bon moyen d’évasion en ces temps de rentrée.