Un an à peine après la sortie d’un "A Predator’s Portrait", véritable virage mélodique dans la carrière de Soilwork, les Suédois battent le fer tant qu’il est chaud en repoussant les limites d’un mélodeath 'made in Soilwork'. Et cette amélioration est rendue possible avec les arrivées du nouveau clavieriste Sven Karlson (Evergrey), mais surtout de Devin Townsend en tant que producteur dont l’influence se fait ressentir sur le chant de Björn « Speed » Strid jusqu’au visuel avec une pochette claire et les papillons si chers au canadien.
"Natural Born Chaos" regroupe dix compositions impressionnantes et peaufinées jusqu’au dernier détail. Les refrains de chaque titre sont entêtants et flirtent avec le sublime comme sur "No More Angles". Les refrains à la limite du pop succèdent à des hurlements hardcore accompagnant des riffs syncopés aérés par des sonorités modernes omniprésentes sur lesquelles viennent se greffer des breaks annonciateurs de soli ahurissants de technicité.
Certes, la recette est moins agressive qu’à ses débuts, expliquant ainsi que certains peinent désormais à cataloguer Soilwork comme étant un groupe extrême. Ceci dit, l’énergie est toujours aussi présente et le groupe démontre qu’il reste toujours et avant tout un groupe de métal et se fait fort de le justifier sur les riffs nerveux de "Black Star Deceiver" avec ses nappes de claviers inquiétantes en arrière plan.
A n’en pas douter, certains regretterons le côté speed/thrash des débuts qui a disparu au profit d’un Death Metal très mélodique, mais il ne fait aucun doute que "Natural Born Chaos", avec ses dix tubes, est à ce jour LE chef d’œuvre ultime de Soilwork et un incontournable dans toute discothèque d'amateur de mélodeath.