Désormais sous la bannière Listenable, Scarve peut enfin espérer une promotion digne de ce nom, et c’est pourquoi le combo ne traîne pas pour donner une suite attendue à "Translucence", et qu’un an à peine, Scarve revient à la charge avec "Luminiferous".
Comme pour nous avertir d’un danger musical, l’intro de "Emulate The Soul" sonne telle une alarme pour l’auditeur non-averti. "Luminiferous" vous prend à la gorge de la première à la dernière seconde, étreinte à peine desserrée par les refrains ultra-mélodiques de Guillaume Bideau qui peuvent rappeler Chester Bennington (Linkin Park). En effet, les ingrédients de la sauce "Translucence" ont été poussés à l’extrême, à savoir que les refrains plus mélodiques que jamais et donc entêtants (voire à la limite du popisant), s’immiscent dans un chaos musical encore plus brutal et complexe, aidé en cela par l’arrivée de Loïc Colin à la basse et Pierrick Valence en tant que grogneur. Il en résulte un choc hallucinant, difficile à appréhender pour tout néophyte, mais totalement addictif quand la recette est ingérée.
L’ombre de Meshuggah plane au-dessus de cet opus, comme sur "Capsized" (suite du titre "Luminiferous" de l’album "Translucence") avec son intro saccadée et ses ambiances sombres. Mais il ne faut pas voir en Scarve, un vulgaire copier/coller des fous Suédois. Le combo nancéien propose onze titres d’une densité et d’une complexité affolante, superposant une foultitude de strates sonores sur lesquelles s’entrechoquent les chants clairement complémentaires de Guillaume Bideau et Pierrick Valence. A propos de ce dernier, et pour confirmer la richesse de cet opus, faut-il voir la patte de Phazm au travers de son leader ? Toujours est-il que "Serpent Speech" a une teneur très rock..
En bref, "Luminiferous" possède tous les ingrédients qui en font un album de métal extrême moderne incontournable. Et bien que moins remarqué à sa sortie que son successeur "Irradiant", "Luminiferous" demeure la véritable rampe de lancement qui permettra au combo de réaliser une tournée internationale, et donc de lui ouvrir les portes d’une notoriété qui va atteindre son apogée sur l’opus suivant.