C’est en plein milieu de la préparation de son album "Fire Garden" que Steve Vai va écrire et enregistrer l'EP "Alien Love Secrets" en un temps record de six semaines. Celui-ci est entièrement dédié à la guitare et il rend hommage d’une part aux influences de Steve Vai, et surtout il glorifie son instrument comme aucun autre album de Vai. Les moyens mis en œuvre sont simples : une section rythmique, un léger clavier et une guitare branchée sur un ampli
Le premier morceau, 'Bad Horsies', est sans doute le plus Metal de la carrière de l’Américain. Il contient toute la puissance du cheval qu’il met en scène et que la guitare de Steve Vai va s’évertuer à rendre vivante. La mise en scène proposée à chaque fois qu’il jouera ce titre en concert accentuera le côté industriel du morceau qui met en avant l’utilisation de la guitare sept cordes.
L’enjoué et très rapide 'Juice' prend le contrecoup de "Bad Horsies" avec un shuffle aérien et un son plutôt crunch. Steve Vai se fait véritablement plaisir avec ce morceau qui donne envie de taper du pied. Titre plus lent, à la limite de la balade, 'Die To Live' laisse s’exprimer la frappe sèche de Deen Castronovo (Journey) à la batterie. On retrouve tout le toucher de Steve Vai dans cette alternance de la rythmique et des chorus. Une partie plus atmosphérique, pouvant faire office de solo, donne au morceau une belle plus value au centre de celui-ci. L’influence de Jimi Hendrix chez Steve Vai est plus que démontrée et le morceau 'The Boy From Seattle' est le meilleur hommage rendu à ce génie de la guitare. Steve utilise un son clair, légèrement saturé, avec nombres d’arpèges et d’accords joués presque à la manière de Jimi.
Avant dernier morceau de ce court album, qui se trouve être divisé en deux parties bien distinctes, 'Kill The Guy With The Ball' est une expérimentation déjantée avec des voix bizarres et une batterie survoltée alors que 'The God Eaters' prend le contre-pied de ce difficile morceau par une partie très atmosphérique qui n’a d’autre but que le recueillement.
Enfin nous arrivons au septième et dernier morceau de l’album, et même pour un EP, Steve n’aurait sacrifié à la tradition. 'Tender Surrender' est ainsi un classique morceau numéro sept, celui qui contient le plus de mélodie et qui commence comme une ballade pour se métamorphoser en orgie de notes. Le début, est joué en son clair avec accord sur deux notes, le rythme s’accélère lentement et quand l’auditeur est assez mûr pour cela, Steve Vai appuie sur le switch de saturation. Le solo accompagné de wah-wah est d’une beauté à pleurer et le toucher de Vai est encore une fois divin.
"Alien Love Secrets" est la transition logique entre "Sex & Religion" et le monumental "Fire Garden". L'écoute de ce dernier permettra de comprendre pourquoi il aura fallu cette étape à son géniteur. Si vous découvrez la carrière de Steve Vai à l’occasion de ces chroniques dédiées à ce génie, ne faites pas l’impasse sur "Alien Love Secrets" car il fait partie intégrante du fabuleux édifice construit par ce génie de la guitare et son omission mettrait l’ouvrage en péril.