Autant vous le dire tout de suite, je n’avais pas choisi de chroniquer ce disque; j’ai été commis d’office et je ne savais pas de quoi j’avais hérité. Je vous fais le laïus et on en rediscute, OK ?
Ce disque éponyme est la première œuvre en solo de Joshua Singleton. Cet artiste étatsunien est né à Nashville et a bourlingué depuis 1997 aux States puis en Europe avant de s’arrêter il y a un peu plus d’un an pour se consacrer à sa première production. Celle-ci est composée de 12 titres et chacun se situe aux environs de 4 min/4 min 30. Ce guitariste (et accessoirement joueur d’harmonica) développe son art en s’inspirant du blues, du rockabilly (!) et de la country… normal pour un homme issu de Nashville, son look à la Elvis ne remettant pas en cause ses influences (voir la pochette du CD). La voix de Joshua se situerait du côté de Bryan Adams, avec une bonne teinte de blues, et se pose d’une manière juste sur les mélodies qu’il a composées. Les différents instruments sont mixés quant à eux d’une manière assez équilibrée.
Les compositions présentées nous transportent vers un rock pur, appuyées en cela par un quatuor voix, guitare, basse, batterie (le morceau d’ouverture énergique: Take Me To The Water), accompagné parfois de l’harmonica pour des influences beaucoup plus country (Meteorite ; All Over Again).
Devons-nous alors nous contenter de cela ? Non, Joshua Singleton sait aussi nous agrémenter de bons moments d’émotions avec 3 titres basés sur un tempo lent, mais tous différents (Smoking Cigarette ; Feel Something ; Falling Down). La guitare se veut alors tantôt très présente, tantôt discrète et pleurante mais aussi accompagnatrice ou meneuse.
Le restant de l’album croise le fer avec des morceaux typiquement James Blunt voir Bryan Adams (Another Sunday Morning; To Swing Infinity ; Having A Plan) et des influences soul où l’on pourrait penser que s’il n’avait pas écrit Confession, Joshua aurait commis le You Better Stop de Sam Brown : mêmes envolées de cuivres et d’influences gospels (son père était prêcheur dans une église, ceci expliquant peut-être cela).
La musique de Joshua transpire-t’elle alors de son passé, de son histoire ? Réponse assez simple : oui.
Alors c’est un bon premier disque ? Oui, en tout cas il n’y a vraiment pas grand-chose à jeter. Attention, ce n’est pas un chef d’œuvre inoubliable. Non, non, mais on ressent cette envie de faire bien, de faire passer du bon temps à l’auditeur. Asseyez vous et écoutez, vous aimerez… ou pas. Si comme moi, vous reconnaissez le travail et le talent des personnes nommées dans cet article, alors optez pour la première solution.
Se lancer en auto production et réussir à présenter des compos comme celles-ci est une démarche à encourager. Je soutiens cela et, pour répondre à la question initiale, je suis prêt à chroniquer le deuxième album (même commis d’office).