Fort d'un premier galop d'essai, "Out For Blood", sinon totalement réussi au moins assez convaincant, Lita Ford revient dès l'année suivante avec dans son soutien-gorge ce "Dancin' On The Edge" en tout point supérieur à son aîné. Epaulée par une nouvelle équipe, dont le batteur Randy Castillo, qui sera enrôlé peu après par Ozzy Osbourne (pour les disques "The Ultimate Sin", "No More Tears"...), puis plus tard par Mötley Crüe avant de décéder à l'âge de cinquante et un an en 2002, la tigresse commence à partir de sa seconde escapade en solitaire à rentrer les griffes, ce qu'illustre bien, à nouveau, sa pochette : fini le tout cuir et les résilles digne de la place Pigalle, c'est habillée d'un blouson que l'on découvre cette fois-ci la jeune femme.
Le son est plus policé tandis que les chansons oscillent entre un hard FM, comme en témoigne notamment le très bon "Gotta Let Go" en ouverture, et un heavy racé, mélodique qui repose sur une rythmique lourde et des soli puissants, exécutés comme de bien entendu par la maîtresse des lieux. Le titre éponyme, doté d'un solide refrain en constitue en bon exemple. Néanmoins, policé ne signifie pas que Lita fasse désormais dans la guimauve pour midinettes. Les slows, ce n'est définitivement pas trop son rayon. D'ailleurs, en ayant fait ses armes avec les Runaways, comment pourrait-il en être autrement ? A ce titre, elle ne ressent pas le besoin de se fendre de plus d'une ballade, "Let Me Down Tonight", qui toutefois est loin d'être niaise et fade.
Alors, certes "Dancin' on The Edge" sonne plus calibré que "Out For Blood" mais, outre le fait qu'il se déleste de très bonnes compos, il reste porté par un feeling toujours très rock et musclé. Malgré une entame aux allures de ballade et des choeurs typiques du genre, "Dressed To Kill" montre une Lita hargneuse. Hymne instantané, "Hit 'n' Run" s'appuie sur la frappe de Castillo, nettement plus efficace que son prédécesseur le modeste Dusty Watson ainsi que sur les interventions électriques de la Belle, à l'instar également de "Still Waitin'". "Lady Killer" peut compter sur un refrain imparable, "Fire In My Heart", sur une accroche séduisante et le groovy "Run With The $" sur une cadence infernale et sur les éruptions de la guitariste.
Mieux écrit que son prédécesseur, "Dancin' On The Edge" rencontrera un certain succès, moins toutefois que le troisième opus de sa génitrice, Lita, pour beaucoup son disque le plus important lequel, qui plus est, incarnera un tournant dans sa carrière...