Après un premier album très prometteur, « Waiting For Twillight » qui sera diffusé au Japon et en Grèce, les grenoblois revienne avec un « Power Of The Universe » de très bon niveau. Entre temps, le line-up a été remodelé et Christophe Houpert a laissé sa place au micro à Jean-Marie Boix. Si les conditions et causes de ce remplacement restent obscures, le résultat est très intéressant. Dans un style plus puissant et plus traditionnel, l’arrivée de ce dernier apporte au groupe une couleur un plus conventionnelle, et bien plus accessible, la voix de fausset de son prédécesseur pouvant se révéler un peu irritante à la longue, même si elle excellait dans les registres mélancoliques.
NIGHTMARE, n’a pour autant pas révolutionné son style de prédilection et s’appuie toujours sur des mélodies inspirées et des parties de guitares mariant à merveille agressivité et finesse. Cependant, on reste un peu sur sa faim en matière de composition. Le sentiment que le groupe s’est hâté pour donner un successeur à « Waiting For Twillight » plane en permanence sur ce second opus. En effet, et à l’exception de la très belle ballade « Invisible World » et de « Let’s Go », les morceaux donnent un peu une impression d’inachevé. On trouve ainsi de bons titres, à l’instar des énergiques et assez réussis « Prowler In The Night » et son soli de guitare décoiffant et « Power Of The Universe », ou de l’entrainant « Princess Of The Rising Sun ». Mais si ces morceaux contiennent de bons riffs et de bons passages, à l’image de l’ensemble de l’album, ils sont par trop irréguliers et manquent d’un peu de fluidité.
Heureusement deux titres relèvent fortement le niveau. Tout d'abord la magnifique ballade qui clôt l’album et dans laquelle Jean-Marie Boix est à la fois impressionnant d’émotion et un peu cocasse en matière d’accent anglais puis le très heavy « Let’s Go » qui démontre que NIGHTMARE sait faire parler la poudre et peut se montrer bougrement efficace. Ce titre fera d’ailleurs l’objet d’un vidéo clip, « petit budget », qui fera les joies des nuits Hard Rock de TV6.
Après un « Waiting For twillight » très prometteur, ce second album apparait donc comme une légère déception. Alors que le groupe avait bien plus d’atouts en main que lors de la réalisation de leur premier disque, il n’a pas su (à de rares exceptions près) retrouver la fraicheur et l’inspiration de celui-ci. La piètre production dont bénéficie Power Of The Universe et les soucis rencontrés par le groupe avec sa maison de disque achèveront de ruiner la carrière de cet album. Ces soucis, ainsi que les problèmes de santé de Jean Marie Boix amèneront le groupe à splitter dans la foulée après avoir toutefois essayé de sortir un troisième album avec Tom Jackson (ex Praying Mantis).
Le disque a été réédité en 1999 par Brennus Records avec en bonus six titres live enregistrés en 1985 dont le son est assez correct et les versions bien souvent meilleures que celles présentes sur le disque studio.