En propos liminaires, je dois avouer qu'avant d'entamer cette chronique je ne connaissais Darzamat que de nom. Ce "Solfernus' Path" est donc mon premier contact auditif avec la musique des polonais, qui sortent là leur cinquième album. Si le groupe donnait à l'origine dans un black métal symphonique, il est présenté depuis quelque temps déjà comme un groupe de métal gothique.
Sans vouloir jouer les puristes, je dois quand même écrire que ce nouvel album n'a pourtant pas grand-chose de gothique. Cette confusion simpliste de classification tient essentiellement du fait de la présence contrastée entre le chant guttural de Rafal Goral et celui, clair et mélodique, d'Agnieszka Gorecka. A mon sens, on est plus proche d'un métal symphonique façon Therion que d'un véritable métal gothique genre Theatre Of Tragedy.
Cette petite mise au point établie, la musique de Darzamat est donc avant tout un mélange de black/death métal symphonique à chanteuse. "Solfernus' Path" s'avère plutôt bien foutu dans l'ensemble, même si les morceaux les plus accrocheurs et les plus inspirés se situent essentiellement dans sa première partie.
"False Sleepwalker" constitue un très bon titre d'ouverture où le duo vocal donne toute la dimension de son talent. L'excellent "Vote For Heresy", très typé black métal, n'est pas sans quelque peu rappeler Dimmu Borgir et propose d'une part, un solo de guitare pas piqué des hannetons et, d'autre part, un contraste saisissant avec la ligne vocale réduite d'Agnieszka. "Pain Collector" capte également bien l'attention, avec son intro "thrashy", sa sympathique ligne symphonique et ses mélodies vocales toujours aussi joliment contrastées.
La suite de l'album propose des compositions moins immédiatement accrocheuses, coupées de courts interludes du pauvre. Ces derniers s'avèrent franchement bien inutiles, sauf à vainement vouloir gommer l'impression de linéarité du tout et à réhausser par de faux-semblants une deuxième partie de disque beaucoup moins enthousiasmante. Impressions qui s'estompent quelque peu après quelques écoutes.
Quant à la douceur, incarnée par "Lunar Silhouette", elle tombe un peu comme un cheveu sur la soupe, coincée entre le très moyen "Solfernus' Path" et le plutôt bon et burné "King Of The Anthems". Heureusement que "Mesmeric Seance" clôture cet album sur une bonne impression avec ses mélodies vocales féminines de toute beauté. Juste histoire de nous plonger dans un état dubitatif sur l'appréciation de ce disque.
"Solfernus' Path" s'avère au final un album plutôt mitigé où de très bons titres accrocheurs côtoient des titres par trop moyens, manquants franchement d'inspiration ou d'une quelconque originalité salvatrice. Et ils ne sont guère tirés vers le haut par des interludes mous du genou. Bref, pour une première approche, Darzamat ne m'a pas franchement, ou tout au moins totalement, convaincu. Une prochaine fois, peut-être ?