Un an après "Accident of Birth", Bruce Dickinson revient dans la lumière avec un nouvel album, "Chemical Wedding". Pour conserver l'énergie de son effort précédent, il s'entoure de la même équipe, avec notamment Adrian Smith mais surtout Roy Z avec qui il compose la plupart des titres.
"Chemical Wedding" est souvent qualifié de conceptuel mais on pourrait plutôt parler d'unité et de cohérence. En effet, les paroles sont largement inspirées par William Blake (dont les peintures figurent également dans l'artwork) mais également par la bible ou d'autre écrits anciens. Elles ont donc un intérêt à part entière, comme l'a précisé Bruce Dickinson, en maintenant une ambiance qui semble sortir d'un autre âge.
L' ambiance de "Chemical Wedding" est sombre et pesante et les arrangements sont très soignés, avec des mélodies de guitares qui se superposent et se complètent efficacement. Chaque instrument exprime clairement sa ligne mélodique, notamment la basse qui anime pas mal de morceaux, 'The Tower' en tête. Le chant de Bruce Dickinson est également parfaitement audible et celui ci nous gratifie d'une de ses meilleures performances, scandant les paroles avec force et conviction.
La tension est maintenue notamment grâce à une force de composition qui donne à la plupart des morceaux des structures surprenantes et évolutives. 'King in Crimson' part ainsi sur un riff très Heavy Metal mais il propose quand même un refrain qui lui donne encore plus de puissance. De même, le refrain de 'Killing Floor', presque hurlé par Bruce Dickinson, donne une dimension supplémentaire à la chanson. À coté de ces titres relativement alambiqués, on trouve des titres plus compacts et lancinants comme 'Chemical Wedding', 'Machine Men' et même une ballade, 'Gates of Urizen', pesante et dense.
"Chemical Wedding" est un album monolithique mais il est bien aéré et surtout passionnant. Bruce Dickinson et son groupe se sont surpassés en délivrant un opus puissant et authentique et sans compromis. Un des meilleurs albums du chanteur d'Iron Maiden.