Après les très bons « Cosmovision » et « Silent Room », NIGHTMARE confirme l’excellente forme dans laquelle il se trouve depuis sa reformation et ce, malgré les changements de maison de disque et de guitariste. La formation a ainsi signé chez Regain Records malgré le très bon travail effectué pour eux par Napalm Records et a trouvé le remplaçant d'un des membres fondateurs du groupe, Nicolas de Dominicis, en la personne de Franck Milleliri.
Même si NIGHTMARE délaisse sur cet opus la formule du concept album qui avait si bien fonctionné avec « Silent Room, le style pratiqué reste assez identique à ce à quoi le groupe nous a habitué depuis sa reformation, à savoir un Heavy metal de facture assez classique avec quelques incursions vers un speed assez mélodique, mais mis en valeur par des arrangements et une interprétation très modernes (« Temple Of Tears », « Heretic » ou bien « Secret Rules »). Si l’on est là en terrain connu et que les grenoblois n’ont pas inventé le genre, il n’en reste pas moins que le savoir faire et la passion qui émanent du groupe sont assez impressionnants et surtout très efficaces.
La voix de Joe Amore, initialement batteur du groupe s’il est nécessaire de le rappeler, constitue toujours un des points forts de NIGHTMARE. Il semble avoir encore élargi la palette des émotions qu’il peut couvrir, allant de la violence, à la retenue tout en conservant une puissance étonnante. Il est épaulé par les interventions de Floor Jansen et Sander Gommans, respectivement chanteuse et chanteur d’AFTER FOREVER avec qui le groupe venait d’effectuer une tournée. Floor Jansen apporte un peu de douceur et de calme dans les puissants « A Taste Of Armageddon » et « The Dominion Gate », alors que Sander Gommans se fait le chantre de la violence avec son chant typé Black métal sur « Heretic », « The Watchtower » et sur « The Dominion Gate ». On peut également noter la participation du guitariste de PRETTY MAIDS, Ricky Marx.
Outre l’ambiance assez sombre, le sentiment qui ressort le plus de ce disque est la puissance. Puissance des guitares, que ce soit sur les titres rapides (« Temple Of Tears ») ou plus lents (« Messenger Of Faith »). Puissance des vocaux de Joe Amore (« Secret Rules », mais également des chœurs qui sont très présents, notamment sur « Temple Of Tears et sur « A Taste Of Armageddon ». Même lors des rares morceaux moins rapides, la puissance est toujours de mise. C’est ainsi le cas sur le très sombre et inquiétant « Dressmaker », ou sur la quasi ballade « Haunting Memories ».
Mais, et c’est certainement là où le groupe a réussi à progresser, celui-ci a très habilement su varier les ambiances afin d’éviter que l’ensemble ne soit trop indigeste. Ainsi, que ce soit l’instrumental « Paranormal Magnitude Part II », l’entrainant et quasi dansant « Circle Of The Dark », ou bien « K-141 », une sorte d’OVNI où les claviers et les vocaux tissent une ambiance aussi étonnante qu’inquiétante, tous ces morceaux apportent à ce « The Dominion Gate » des espaces de fraîcheur et d’aération très opportuns.
A l'évidence, avec cet album, NIGHTMARE a tout simplement pondu un classique du genre.