Voilà déjà sept ans et quatre albums que le talentueux vocaliste Oliver Hartmann a quitté At Vance. Habitués aux changements de chanteur, ces prolixes allemands (9 albums en 11 ans !) ont cette fois conservé leur frontman Rick Altzi sur ce « Ride the Sky » à la pochette très rafraîchissante. L’homme au micro est donc toujours là, mais comme on ne se refait pas, Manuel Walther, le bassiste du groupe, a tiré sa révérence, Black Woflman le remplaçant… L’homme-loup noir donc… Mais où vont-ils chercher tout ça ?
Depuis le départ du susnommé Hartmann, le groupe flirtait plus avec le Speed Mélodique qu’en compagnie du « Métal Classico-Progressif » de ses débuts, sans toutefois hésiter à se laisser entraîner, parfois, sur les pentes du Hard Mélodique à la limite du FM musclé. Quant à ce que nous propose ce nouvel opus du groupe, hé bien c’est un mélange de toutes ces tendances, avec une idée qui se veut constante, essayer de faire un effort sur la mélodie. Cette sympathique habitude doit faire plaisir aux tympans du batteur Alex Landenburg, ancien membre (en 2007/2008) du groupe canadien de Trash Annihilator et au nouveau bassiste qui œuvrait également dans un groupe aussi doux, le combo allemand Justice. Si votre progéniture joue du Trash et que vos voisins vous évitent, ne perdez donc pas espoir, cette musique mène à tout et la prochaine fête de quartier vous tend peut être les bras.
Le talentueux guitariste Olaf Lenk est le fondateur du combo et ça s’entend. En effet, cet album fait la part belle aux guitares, et elles sauvent souvent la mise aux morceaux parfois modestement inspirés qui gâchent cet effort musical. Heureusement, on y trouve également un hymne enlevé, le galvanisant « Ride the Sky » qui possède un refrain tendance ‘’entorse de la nuque ‘’ renforcé par un riff au hachoir et un solo lumineux Malmsteenien, mais aussi du Hard Folklorique qui arrache, sur lequel vous danserez sans aucun doute la Guiness à la main (« Salvation Day »).
Le Hard Mélodique est également à l’honneur avec le meilleur titre de l’œuvre, « Last in Line », qui réussit la prouesse de conglomérer, couplets et refrains remarquables, rythme endiablé et guitares inspirées de bout en bout (quelles successions de riffs !). Ce titre me rappelle un Grim Reaper (pour ceux qui ont connu la NWOBHM) en pleine inspiration. Les mid-tempo sont aussi à l’honneur avec le prenant « Fallin’» (on sent qu’il est en plein chagrin d’amour le monsieur), titre doté d’un solo magnifique d’une minute chrono et d’un tempo du batteur qui mérite une palme. Voilà, vous avez fait le tour des quatre excellents morceaux de l’opus.
At Vance vous propose par la suite de la musique classique avec « Vivaldi Summer 2nd set », exercice de style pour guitare possédant quelques poussées vraiment réussies, mais globalement où l’ennui l’emporte, une balade sur laquelle s’endormirait un culbuto (« You and I »), du speed symphonique bateau avec batteur à la limite de l’hystérie du mollet (« End of Days »), du Power Metal (« Farewell » et ...« Power » ben oui…) banal à pleurer, du mi-tempo bas de gamme avec « Wishing Well » (sauf l’énorme solo central) et « Torn Burning Like Fire » qui se traîne comme un gastéropode sous prozac.
Du très bon donc, mais avec ‘’un goût de trop peu’’ et du peu inspiré, du manque d’originalité, avec ‘’une saveur de trop souvent’’, voilà ce qu’inspire ce 9ème album d’At Vance qui gagnerait peut être à ralentir la course au groupe le plus prolifique de l’histoire et se concentrer un tantinet plus sur ses productions. Ces fautes de concentration sont dommage car on sait depuis longtemps que les allemands savent être talentueux. Si vous en doutez après l’écoute de ce disque, jetez une oreille sur l’énormissime titre d’ouverture de l’album ‘’Only Human’’, ce morceau du même nom est simplement parfait dans le genre.