Les mecs de Sonata Arctica nous ont fait une bonne blague ! En cachette, ils ont organisé en Finlande un concours de parodie d’eux-mêmes et avant de débattre pour désigner le gagnant, ils ont regardé le film Spinal Tap dix fois de suite. Puis, une fois le choix opéré, ils ont autorisé le groupe à sortir un album. Ils se sont payés de telles tranches de rigolade, qu’ils n’ont pas pu attendre le 1er avril pour donner le top départ du lancement du produit sur le marché, ils viennent de craquer… Et voici venir devant vos mines soupçonneuses, Firenote et son album du même nom !
J’aurais dû me méfier, un groupe dont le manieur de claviers se fait appeler ‘’Hammond’’, à la base, ça sentait l’arnaque. Mais ouvrons tout de même un instant cette jolie boîte à musique finlandaise qui fait plutôt dans le Power-FM, porte l’original nom de « Firenote » et commence par le morceau… « Firenote » à l’écoute duquel vous vous dites que vous n’êtes pas tombés sur le nouvel Edguy finnois. Mais, la voix du frontman rappelant un peu celle de Kotipelto le hurleur de Stratovarius en très énervant (ha ces petites poussées aigues inutiles au possible !), vous pensez qu’il faut insister.
Hé bien mal vous en prend car vous allez dès lors être abasourdi par la vacuité des paroles, l’insipidité des mélodies, l’insignifiance des compositions. Une seule question subsiste alors... Après quel titre allez-vous abandonner lâchement l’écoute de l’opus ? Sera-ce après l’impayable balade « My Love Will Never Die » tout droit sortie du bal à Jacky la Bonne Sono ? A la suite du répétitif « Love me or Let me Live » genre ‘‘je crois avoir composé un super refrain, alors je le répète treize fois’’ (véridique) ? Au bout des horripilants ‘‘ho ho ho’’ de « Mayday » ? A moins que vous ne lâchiez l’affaire à la seule vue de la pochette ! Remarquez, depuis le « Burn this Town » de Battle Axe, j’ai rarement vu pire dans le genre kitch ! Alors comme ça ils lui ont détaché sa camisole à l’artiste…
Bon n’exagérons rien, deux titres émergent du massacre. Une chanson à la Edguy, du genre de celles qui clôturent leur album façon ‘’pied de nez à l’auditeur’’ dont le titre est une farce à lui tout seul : « She Stole My Speedos » (elle m’a volé mes Speedos), Speedo étant une marque de maillot de bain ! Une chanson hymnique très dynamisante dotée de paroles ahurissantes. Le second est le plutôt mélodieux « Sara La Fountain » (une jolie chef cuistot finlandaise !) même si les sons de l’orgue nous ramènent vers Viva (mais si, rappelez-vous, le groupe de la petite sœur des Schenker !). Et comme je suis de bonne humeur, je vais rajouter, dans les satisfactions, le refrain de « Speed Freek » car il me rappelle le premier album des regrettés Mama’s Boys.
Enfin, ces sursauts ne rattrapent pas, et loin s’en faut, l’énervante façon de chanter de Ricky, la vétusté et l’insipidité des claviers de Hammond (dit Musette Man), les trois notes et demi qui composent le répertoire du guitariste Isko et le niveau CM1 (début d’année scolaire) des paroles de tous les titres.
Conclusion cher lecteur, si vous ratez ce chef d’œuvre, vous allez passer à côté de l’une de vos plus belles crises de rire de la rentrée. Pour preuve, jetez un œil sur la vidéo ci-dessous et admirez la magnifique gestuelle du frontman. Un conseil, surtout ne la montrez pas à votre dulcinée, sinon, terminé, plus jamais vous ne serez pris au sérieux lorsque vous lui direz : « chérie, écoute ce morceau, c’est du hard, mais je suis certain que tu vas apprécier quand même » !