Avec Grounded, Chapter VIII, les allemands de Metalium proposent déjà leur huitième album en dix ans de carrière. Et ce nouveau cru arrive à peine un peu plus de un an après le septième chapitre, Incubus, montrant de la part du groupe une motivation sans failles malgré des revers de fortunes, tout particulièrement artistiques.
En effet, depuis le troisième chapitre, Hero Nation, sorti en 2002, Metalium aligne des albums de moins en moins bons, tous bâtis dans le même moule, à savoir un speed heavy métal mélodique typiquement allemand. Et malgré un chanteur, Henning Basse, assez doué, le groupe ne présente plus guère d’intérêt musical tant la faiblesse de ses compositions est forte. Chaque album sorti s’écoute en effet assez vite et s’oublie aussi rapidement.
L’album commence avec le single habituel qui s’appelle cette fois Heavy Métal. Au-delà d’un titre très bateau, Metalium nous propose un morceau classique de début de disque assez agressif aux allures de messages pour les détracteurs du groupe. Si le résultat est assez passable, peu mélodique et déjà entendu maintes fois sur les albums précédents, la prestation puissante de Basse au chant attire l’attention par son alternance efficace de chant thrash et de chant suraigu.
La suite est un peu meilleure, avec deux titres assez valables. Tout d’abord Light of Day, un titre plus lourd avec un refrain efficace et une rythmique presque thrash qui rappelle un peu certains titres d’Helloween. Puis il y a le très speed et plus classique Pay the Fee qui encore vaut pour la belle prestation vocale de Henning Basse qui alterne parfaitement chant doux et chant heavy dans la lignée d’un Primal Fear.
Malheureusement, le reste est tout bonnement anecdotique, la formation ayant semble t-il tiré toutes ses cartouches en début d’album. Outre le long et pénible Pharos Slavery, dans une lignée musicale orientale, lourd et assez raté, Metalium nous propose une accumulation de titres banals et sans âmes aux allures de faces B avec notamment la ballade Borrowed Time, grand classique du genre mais complètement à côté de la plaque car trop longue et sans feeling. Même constat pour Crossroad Overload avec son refrain criard qui rappelle les dernières années d’Accept ou le speed Falling into Darkness et son approche au chant très proche du Helloween d’Andi Deris mais malheureusement sans la même classe musicale, le groupe se contentant ici de bastonner dans le vide et sans aucune mélodie. Seul Alone, qui porte bien son nom, est à sauver en toute fin d’album, en partie grâce encore une fois au chant impeccable et à une mélodie enfin digne de ce nom, notamment sur les soli.
Le bilan de ce chapitre VIII est donc sans appel. Seul Henning Basse surnage dans un quasi naufrage et une certaine indulgence permet de sauver quelques titres. Si ce nouvel album plaira une fois de plus aux acharnés du groupe, la recette Metalium restant exactement la même, les autres passeront leur chemin et attendront le chapitre IX en se demandant si le groupe pourra un jour sortir de sa torpeur et nous réveiller.