Ils sont américains, ont vu le jour en 2005, "As Shadows Burn" est leur seconde offrande et ils intègrent dans leur rang une jeune femme pour tenir le micro. Rien d'exceptionnel donc dans cette biographie volontairement succinte. Plus important, Echoes Of Eternity fait partie de ces groupes qui se souviennent avec un certain bonheur que chant féminin ne rime pas (forcément) toujours avec caresses angéliques drapant des contreforts plus lourds.
De fait, n'attendez pas que Francine Boucher vous sussure au creux de l'oreille des mélopées atmosphériques ou bien des vocalises de Castafiore gothique du dimanche. Non, la belle serait plutôt de celle qui se réclament des Doro et autre metal queen des années 80. La tessiture plus musclée que diaphane de sa voix détermine une musique qui accouple heavy, power metal et une (très) discrète touche progressive. L'ensemble ne peut prétendre gagner le 100 mètre de l'originalité mais c'est suffisamment bien fait, en dépit d'une production pourtant confiée à Logan Mader (ex -Machine Head, Soulfly) qui manque un tant soit peu de relief pour ce genre de metal, pour emporter l'adhésion.
Par rapport à son premier rot longue durée, "The Forgotten Goddess" , le groupe a encore fait des progrès en terme d'écriture. Denses, les morceaux présentent un cavenas plutôt ramassé (ils oscillent entre 3 et 4 minutes en moyenne) et sont pilotés par des mélodies assez efficaces. Cet album commence même très bien avec l'imparable "Ten Of Swords" que cisaillent des parties de guitares acérées. Et s'il ne se hisse pas toute à fait au même niveau de qualité, le chapelet de titres (notamment "Veils Of Horizon", "The Scarlet Embrace"...) qui lui succède s'avère des plus agréables.
On ne s'ennuie jamais durant l'écoute de ce menu bien carrossé et enraciné dans un socle rythmique épais. Etonnamment, c'est lorsque Echoes Of Eternity baillonne sa chanteuse qu'il séduit le plus, témoin ce "Funeral Is The Sky", conclusion épique et tout en progression qui du haut de ses sept minutes n'est pas sans rappeler, à sa moindre mesure toutefois, les pièces instrumentales des Iron maiden, Metallica et autre Annihilator. Les lignes de six-cordes sont majestueuses et puissantes à la fois et on en viendrait presque à regretter que le groupe ne multiplie pas davantage ce genre d'exercice dans lequel il excelle, d'autant plus que Francine, bien que doté d'un filet de voie plaisant, n'est pas pour autant une chanteuse exceptionnelle.
Dans tous les cas, les Américains délivrent ici un album de bonne facture auquel il manque cependant plus de moments forts et une prise de son plus adaptée à son contenu. De la bonne série B mais de la série B quand même, ce qui n'a pas échappé à Nuclear Blast qui en confie la destinée, pour le marché européen, au plus modeste mais bien actif Massacre Records.