En 1991, le groupe français Arrakeen assure la première partie de Marillion sur la tournée Seasons End. 5 ans après, Sylvain Gouvernaire, guitariste d'Arrakeen, Pete Trewavas et Ian Mosley se retrouvent et fondent Iris, à l'initiative du français. Si l'idée en elle-même est évidemment séduisante, le résultat sera malheureusement bien en-deçà des espérances.
Ce qui marque d'emblée à l'écoute de cet album est le total contrôle imposé par le français, et peut-être volontairement subi par les anglais de Marillion. Les morceaux sont tous composés par Sylvain Gouvernaire et le style général est à des années-lumière de Marillion. La totalité de l'album évolue autour d'un rock instrumental certes progressif, c'est indéniable, volontairement ou non atmosphérique, mais de toutes façons fortement ennuyeux.
Les compositions s'articulent autour de mélodies plaisantes mais sans aucune originalité, basées sur des concepts tous plus usés les uns que les autres, à grands renforts d'accords de claviers portant des constructions poussiéreuses maintes fois répétées. La première écoute est plaisante, sans plus, la seconde a tendance à plonger dans la somnolence et les suivantes font hésiter entre l'envie de se moquer méchamment et la tentation d'appuyer frénétiquement sur la touche stop de la télécommande.
Cerise sur la galette : la production insipide achèvera de vous plonger dans un sommeil certainement réparateur. Ceux d'entre nous qui se forceront à essayer tout de même de trouver quelques qualités à cet opus ne manqueront pas de remarquer que même en cherchant du côté de l'interprétation, on est fortement déçu : un gamin de six ans en train de faire ses gammes sur un violon montre certainement plus de motivation que Ian Mosley et Pete Trewavas sur cet album. D'ailleurs, il est à noter que les deux membres de Marillion n'ont pas participé aux prestations live d'Iris. De là à penser qu'il s'agit plus d'un manque d'envie que d'un problème de planning, il n'y a qu'un pas que Crossing The Desert me pousse à faire.
Il y a des collaborations géniales et il y a des groupes qui auraient dû ne jamais voir le jour. Iris fait partie de la seconde catégorie : c'est plat, triste à en mourir, sans aucune originalité, pas inspiré… mais soyons honnête, ce groupe a une qualité : il n'y a jamais eu de second album depuis 1997 et la dernière mise à jour de leur site officiel date de juillet 2001, ce qui laisse supposer qu'on risque d'attendre un bon moment avant d'entendre encore parler d'Iris… c'est ça, la principale force de ce groupe : son absence d'avenir.