Ach, Salzburg ! Ville d'arts, de Mozart, de la musique classique et de Belphegor !! Belphegor ou près de vingt ans d’activisme du côté obscur du métal, avec la sortie cette année d’un tout nouvel album à l’artwork toujours autant halluciné.
Le groupe n'a plus ses vingt ans et cela s’entend. Les Autrichiens continuent sur la voie empruntée depuis "Bondage Goat Zombie", à savoir un black/death métal moins "blast"phématoire, plus nuancé et plus varié que durant leurs années de jeunesse. Belphegor se fait moins bourrin et propose une sorte de bouillon de culture extrême, oscillant allègrement entre compositions plus black que death métal, et inversement.
Il ne faut pas se fier à l'introductif "Walpurgis Rites", aux traditionnels blasts, car, à l'exception notable de "Destroyer Hekate", le reste de ce "Walpurgis Rites - Hexewahn" n'est pas tout à fait à l'avenant de ce trépidant titre introductif. "Veneratio Diaboli I Am Sin ", au final valant son pesant de crucifix, met déjà en valeur une plus grande variété rythmique et des qualités mélodiques de plus en plus présentes dans la musique des Autrichiens.
On apprécie également la diversité des intentions. "The Crosses Made Of Bone" se fait franchement death métal, rappelant vivement des groupes comme Dark Tranquility ou Illdisposed. "Die Geistertreiber", outre le chant en allemand, dénote les origines germaniques du groupe. Voilà un titre qui sent bon le terroir métal teuton. Il lorgne franchement du côté de chez Knorkator, l'aspect délirant en moins, avec un gros riff de type Rammstein. Quant au final en deux parties, constitué des incantatoires et envoûtants "Enthralled Toxic Sabbath" et "Hexenwahn Totenkult", il clôture l’album et se révèle particulièrement enthousiasmant, incarnant une sorte de musique funèbre rituelle à la fois valsante et ténébreuse.
Avec un album de la trempe de ce "Walpurgis Rites - Hexenwahn", Belphegor démontre qu'il est un groupe qui, tel un bon vin, vieillit bien et il nous propose ici un très bon cru de black/death métal. Et même s'il s'avère, à mon sens, un ton en dessous, voilà un disque à ranger dans sa discothèque à côté de l'excellent "Death To All" de Necrophobic.