Tommy Ermolli, malgré son jeune âge, n’en est pas à son premier coup. Guitariste dans les groupes de métal progressif Twinspirits et Khymera, l’Italien nous délivre après cinq années de travail un intéressant premier album solo, intitulé Step Ahead. Un album dédicacé à un ami trop tôt disparu. Aux instruments, nous retrouvons les compères d’Ermolli évoluant comme lui au sein de Twinspirits : Daniele Liverani aux claviers, Alberto Rigoni sur certains morceaux à la basse et Dario Ciccioni à la batterie.
Step Ahead, il faut le dire tout de suite, est le fruit d’un virtuose de la guitare. Sa prestation est par conséquent bien mise en avant. Mais sans trop exagérer non plus, le mixage étant suffisamment intelligent et subtil pour permettre de s’intéresser à raison aux autres instruments, notamment les parties de basse qui sont assez croustillantes par endroits.
Le style d’Ermolli, même si on ne peut s’empêcher de ressentir à plusieurs reprises l’influence de la patte petruccienne ou encore celle de Satriani, apparait brillant tant du point de vue technique - tout y passe : sweeping, tapping, etc. - que mélodique. Les envolées lyriques sont fréquentes et superbes, comme par exemple dans les titres Joy of Illusion et Renewed. Le jeu se montre à la fois alerte, frais et léger.
Le premier album solo d’Ermolli se veut totalement instrumental et résolument rock. Malgré tout et heureusement, l’ensemble n’est pas unicolore, Ermolli cultivant avec doigté les variations de climat. En effet, l’album lorgne parfois vers le métal, avec de belles rythmiques appuyées et lourdes comme dans Endless Space ou Enlightening Darkness notamment. Ces passages endurcis sont astucieusement mis en exergue par les trois titres plus « soft » que sont Steap Ahead, Magic et dans une moindre mesure Virtual Redefinition.
Ermolli passe alors plusieurs fois à l’électro-acoustique : un vrai régal que ces titres plus légers et aériens ! Magic, pour ne citer que ce morceau, procure une énergie positive tout à fait agréable.
Au final, un album plaisant à écouter car il prouve que l’on peut faire du virtuose, du « technique » sans pour autant oublier ou faire passer en second la mélodie et l’ambiance. Seul petit regret peut-être : certaines compositions auraient pu être développées davantage et déboucher sur de véritables petits bijoux progressifs... Mais tel n’était sûrement pas ici le dessein du talentueux Ermolli !