Après l’encourageant Hologram qui était quand même un peu plombé par une production "légère", Clepsydra a mis 3 ans pour sortir More Grains Of Sand avec le même line-up. Il y a des fois une œuvre qui marque le temps, ses auteurs et ses auditeurs. Pour preuve, je me rappelle exactement le jour et le moment où j’ai posé ce CD dans mon lecteur. J’allais à mon entrainement sportif hebdomadaire et jamais je ne trouvai un chemin que je connaissais pourtant. Mon entraîneur me le rappelle encore… Marillion a ses “Misplaced childhood” et “Brave”, Eloy “Ocean” , Arena “Visitor”, etc… Pour Clepsydra, le temps s’est arrêté avec More Grain Of Sand, un fabuleux concept album où les pépites en tout genre excellent.
Tout d’abord, la production a fait un bond en avant. Exit les claviers déroutés et les guitares atrophiées. Ce qui était un point faible sur le premier opus a été gommé. Quels progrès pour Aluisio, la voix limite de Hologram est oubliée. Certes, du travail est encore à faire mais elle vous transporte dorénavant au lieu de vous laisser sur le quai. Lele a oublié ses pains et utilise beaucoup mieux ses pédales. Les synthés sont enfin libérés, volatiles ou lourds pour poser des nappes fort à propos. La rythmique accompagne tout ce petit monde d’une manière on ne peut plus propre (ah !! Cette basse ronflante !!).
Tous les éléments sont donc réunis pour livrer un monument pour peu que les compos suivent… Et elles suivent. L’enchaînement Hold me tight/No place for flowers/The outermost bounds restera une de leur inspiration majeure et le groupe ne fera pas mieux dans le futur. La participation de Nick Barret (l’âme de Pendragon) à Moonshine on heights est la preuve écrite que le petit groupe Suisse a chahuté le mode du néo-prog avec son premier essai.
More Grain Of Sand est donc un concept album où tous les titres s’enchaînent durant 60 minutes. Outre les morceaux susnommés plus haut, il faut aussi ressortir The prisoners victory , une tuerie dans le style néo-prog que tout amateur de néo aime. A vous en tirer des larmes tout comme The last grain et son soli final de guitare qui ne vous aideront pas à décrocher... La drogue ayant fait son effet, le sevrage ne sera que plus difficile.
Et, si un petit soupçon pouvait rester, je vous invite à lire les remerciements… Et puis non, je vais le faire à votre place : Aragon, Pendragon, IQ, Arena. Ne cherchez pas plus loin l’inspiration, nous avons ici le must du néo-prog du début des années 90. Néo-prog : plusieurs fois j’ai lâché ce mot, ne vous arrêtez pas à cela. Clepsydra a SON style, y mettre une étiquette n’est que pure indication.
Comme un clin d’œil, lorsqu’on lit la track-list, Clepsydra a trouvé de bon ton d’écrire « You can always turn the hour glass again ». Moi j’avais compris « You can always let the CD in the player », c’est ce que j’ai fait il y 15 ans. Je ne vous cache pas que, durant toute cette chronique, j’ai aussi laissé le concept tourner dans ma platine… Ou bien ai-je pris trop mon temps… Je ne sais plus… Je fus transporté… MON album des années 90 (avec Brave de qui vous savez)