Le label Magna Carta est synonyme de qualité pour beaucoup d’amateurs de rock progressif. Malheureusement, la richesse du catalogue n’est plus ce qu’elle était malgré un retour progressif (!) dans le giron des labels qui comptent avec notamment Oz Noy ou Dave Martone. Depuis quelques années, Magna Carta tente de refaire surface en proposant des compilations d’artistes ayant figuré dans son écurie. Il y a eu par exemple Mike Portnoy ou Terry Bozzio, mais c’est Steve Morse qui est le seul pour l’instant à avoir deux volumes pour compilation. Je ne dirai jamais assez de bien de ce guitariste virtuose qui fait partie de mes trois références guitaristiques (John Petrucci le considère comme le sommet du jeu), tant par sa polyvalence que sa technique. Prime Cuts Volume 2 est l’occasion de fêter ce merveilleux musicien à travers quelques-unes de ses réalisations. Les morceaux de cette compilation sont extraits d’albums variés comme les albums hommages à Rush ou Yes, les albums solo de Morse, de Jordan Rudess ou sa participation à l’excellent album jazz-rock School Of The Art.
Steve Morse est le guitariste le plus polyvalent de la planète! Ce ne sont pas les cinq titres de meilleur guitariste attribués par le magazine Guitar Player (cinq années de suite suivies d’une mise hors catégorie pour permettre aux autres guitaristes de pouvoir être honorés) qui me contrediront. Il a créé le groupe de jazz-rock Dixie Dregs, joué sur deux opus de Kansas, redonné le goût de faire des oeuvres de qualité avec Deep Purple, sévi en solo avec des albums réunissant la country, le rock ou le hard-rock et participé à de nombreux travaux musicaux en tant qu’invité. Sa technique lui permet d’entrevoir chacun de ces styles avec crédibilité. Sans rentrer dans le détail des morceaux de cet album (mieux vaut aller directement écouter les œuvres originales), saluons la bonne sélection faite par Magna Carta pour ce second volet.
Deux extraits sont issus de Major Impact 2, cet album qui présentait comme fil conducteur l’ambition de rendre hommage aux influences (multiples) de Steve Morse avec des compositions écrites par Morse. Ainsi « TruthOla » est bien évidemment un hommage à Jeff Beck et « Ghost of The Bayou » est un morceau inspiré de la musique cajun. Il est impressionnant d’entendre comment Morse a réussi à retranscrire ces influences avec des compositions qui auraient pu appartenir au géniteur de l’inspiration. L’amour des débuts pour le jazz-rock est manifesté dans « On Fire » et « Portrait », extraits de l’excellent School of The Art.
Le dernier album solo en date de Morse, Split Decision, se voit représenté par ces deux morceaux que sont « Great Mountain Spirits » et « Midnight Daydream ».
Bien que l’opportunité de telles compilations soit parfois contestable, celle-ci a la vertu de proposer un tour d’horizon des réalisations de Morse parmi de nombreux projets assez différents dans leur approche stylistique. Pour faire la connaissance de Steve Morse, ce Prime Cuts Vol.2 est donc un très bon vecteur. Bien entendu, ce disque ne rassemble que des interventions de Morse via des albums sortis sous le label Magna Carta, et un pan non négligeable de la carrière de Steve Morse n’est pas ici honorée. C’est en particulier aux novices que s’adresse ce disque et dans cette optique, Prime Cuts Volume 2 est une réussite.