Aie ! Par où commencer ? Peut être en tentant de s’exonérer par avance en se cherchant des excuses ? Des excuses du style : c’est un genre musical qui n’a que très peu court en France et auquel nous ne sommes pas coutumiers. Car soyons clair, avec DETROIT REBELLION, nous ne sommes pas à la fête !
En effet, ce premier recueil de 15 titres évoluant dans un Blues matiné d’influences Folk et Country est assez indigeste pour un européen. Quinze titres qui s’enquillent sans ciller et surtout sans émouvoir. Avec pour seul accompagnement une guitare sèche qu’il gratouille mollement l'unique membre du groupe fredonne de petites ritournelles de manière monocorde. Le rythme ne change quasiment jamais, la voix ne fait ressortir aucune émotion et reste toujours sur le même mode. Il n’y a guère que lors de « War Crimes », que l’on peut percevoir un semblant de passion.
Pas de ferveur, pas de technique, pas d’arrangements, il est bien difficile d’accrocher à cette succession de chansons d’un autre âge. Et le supplice est total puisqu’il faut attendre la quinzième chanson, « New Orleans » pour éprouver un très léger frisson avec un morceau un peu plus enjoué que les autres.
Le chanteur, qui a le bon goût de ne pas donner son nom dans sa bio, se réclame de LEADBELLY un chanteur et guitariste Folk du début du 20ème siècle qui créa (ou adapta) de nombreuses chansons qui seront popularisées par la suite par de grand noms. Notamment le « Black Betty » de RAM JAM, le « Gallows Pole » de LED ZEPPELIN et le « Where Did You Sleep Last Night » qui fut repris par NIRVANA. De manière étrange, lorsque l’on écoute la version originale de « Black Betty » par LEADBELLY, on se pose à peu près les mêmes questions que lors de l’écoute de DETROIT REBELLION ; Où est l’intérêt ? Où est mélodie ? Où est le rythme ? Il aurait pourtant été possible qu'avec un peu plus de diversité, d’instruments et d’exigence, certains des titres, notamment les deux cités plus haut, soient plus agréables…
Il est fort probable que cette musique culturellement très attachée à l’Amérique profonde ne trouve pas ou peu d’échos chez nous. Les textes sont bien écrits mais ils parlent d’un monde qui a bien du mal à nous toucher de ce côté de l’Atlantique. Le détroit était trop large et le coup est dans l’eau.