Si c'est avec "Antithesis", leur précédent album, que j'ai découvert Secrets Of The Moon, "Privilegivm", est pourtant déjà la quatrième oeuvre des Allemands. Enfin, il serait plus correct d'écrire les franco-allemands. En effet, depuis la sortie d'"Antithesis", le groupe a connu quelques chamboulements de personnels. Daevas et A.D. ont quitté le groupe et c'est LSK, bassiste bien de chez nous, qui a été recrutée et débauchée de chez Antaeus pour assurer la relève. C'est donc pour l'instant sous forme d'un trio qu'évolue Secrets Of The Moon.
"Privilegivm" à l'artwork évoquant le fruit défendu dure 1h05 au compteur avec sept titres sur neuf de plus de sept minutes. Alors autant prévenir que la consommation de cette pomme demande un fort appétit mais également une certaine force digestive. Car Secrets Of The Moon ne s'appréhende pas sur un coup de tête, il faut une volonté manifeste de la part de l'auditeur pour pénétrer son univers musical. Non pas que celui-ci soit hermétique mais on a affaire ici à une musique sombre, un dark métal teinté de black métal (ou l'inverse), où les titres lents côtoient des titres généralement plutôt mid-tempo, le tout traversé de courts passages quelque peu violents.
Le groupe a privilégié cette fois-ci une production que l'on pourrait qualifier de clair obscur, beaucoup plus limpide que sur "Antithesis", de sorte que ce "Privilegivm" se veut déjà relativement plus abordable que son prédécesseur. Si la musique se veut sombre et opressante à l'instar de son titre d'ouverture, "Privilegivm", cette fois-ci les Allemands égrènent leur musique de petits passages éclairant et éclairés comme sur par exemple "Black Halo".
Si l'album se veut particulièrement enthousiasmant dans sa première partie, avec notamment les titres "Sulphur", "Black Halo" et "I Maldoror", la seconde moitié se révèle largement en dessous. "Harvest", malgré son intro de batterie efficace, est trop long à mon goût avec ses treize minutes au compteur. Idem pour "For They Know Not". Quant à "Queen Among Rats" et "Descent", ils se veulent particulièrement ennuyeux et atmosphèriquement soporifiques. Heureusement que "Shepherd", en dépit de son extrême lenteur, conclut cet album de belle manière.
Adulé déjà par certains, autant dire que pour ma part, cet album ne tient pas toutes ses promesses. Si le début se révèle sombrement délectable, sa seconde partie tombe dans la trop grande facilité du tout athmosphèrique au détriment de l'inventivité et de l'efficacité musicale. Et la déception est d'autant plus grande que le début de ce "Privilegivm" vaut vraiment le détour d'une oreille attentive.