Avec le départ de Pontus Norgren, parti rejoindre Hammerfall, The Poodles ont connu leur premier changement de line-up avec l'arrivée d'Henrik Bergqvist comme remplaçant de luxe. Voici donc une pression supplémentaire à l'heure de nous présenter "Clash Of The Elements", troisième opus du combo suédois ayant la difficile tâche de succéder au brillantissime "Sweet Trade".
Les amateurs des quatre caniches scandinaves seront rassurés dès les premières minutes. En effet, après un "Too Much Of Everything" à l'ambiance opératique grandiloquente, ils retrouveront rapidement une multitude de titres directs, aux refrains immédiats et à la bonne humeur contagieuse ("Caroline" ou l'obsédant "Give Me A Sign"). N'allez cependant pas en conclure que The Poodles se sont contentés de reproduire la même formule qui avait fait le succès de leurs 2 précédents albums. Le groupe garde une forte identité, mais qui le lui reprocherait ? En effet, il serait dommage de tout balayer d'un revers de main lorsque l'on a réussit à se créer un style propre qui a rencontré un tel succès.
Pourtant, Jakob Samuel et sa bande s'ouvrent à différentes influences qu'ils digèrent avec réussite, et même si la ballade "Wings Of Destiny" vient conclure la tracklist sur une ambiance fortement teintée Def Leppard, avec ses guitares aériennes et ses harmonies vocales, The Poodles ne peut jamais être accusé de plagiat. On pense à Gotthard sur l'enjoué et catchy "Like No Tomorrow" ou à Bon Jovi sur l'efficace et entraînant "Don't Rescue Me", mais c'est à chaque fois pour des détails. Ainsi sur un "7 Days & 7 Nights" au piano bastringue et aux tempos variés, c'est la voix de Samuel qui rappelle celle d'Axl, mais le titre reste bien marqué du sceau des Poodles.
Nous n'oublierons pas de citer l'excellent mid-tempo "One Out Of Ten" au potentiel de hit en puissance, ou la superbe ballade "Can't Let You Go" à l'intro en forme de ritournelle et au break presque doom. Par contre, nous aurions pu nous passer de titres tels que le mid-tempo FMisant "Heart Of Gold" ou du pourtant dynamique "Dream To Follow". En effet, sans être mauvais, ces morceaux ont malgré tout un léger arrière goût de remplissage.
L'ensemble est particulièrement bien produit et les arrangements sont légions. Cette donnée, si elle fait perdre un peu de sa spontanéité à la musique de The Poodles, lui fait gagner en profondeur et permet de ne pas s'approprier la plupart des titres trop vite, et de les oublier à la même vitesse. Ainsi, et même si "Clash Of The Elements" aurait gagné à se concentrer sur une douzaine de titres, The Poodles réussissent tout de même à s'installer durablement sur les sommets du Hard Rock Mélodique. Il reste maintenant à espérer que notre cher hexagone finira par leur réserver l'accueil qu'ils ont déjà logiquement obtenu dans le reste de l'Europe.