Silhouette, groupe hollandais évoluant dans le néo-progressif (pléonasme ?) nous revient avec son deuxième album, deux ans après le remarqué A Maze.
Peu de surprises à l'écoute de cet album : l'auditeur se retrouve très vite plongé dans un univers familier et balisé, celui de l'école néo-progressive des nineties. On y retrouve certes l'influence de quelques congénères bataves, Knight Area en tête, mais surtout de collègues d'Outre-Manche, et plus particulièrement Shadowland et Landmarq.
En effet, à l'instar du groupe mené par Clive Nolan, (dans lequel les claviers sont d'ailleurs assurés par Mike Varty), Silhouette nous offre une palette sonore où les synthés se taillent la part du lion. De bons gros claviers qui emplissent tout l'espace, mais qui ont le bon goût de régulièrement laisser la vedette à la guitare de Brian de Graeve, celui-ci venant placer quelques soli de rigueur. Mais les autres musiciens ne sont pas en reste, et dès la première plage, la dynamique et la précision de Jos Uffing à la batterie viennent compléter avec bonheur la trame sonore du groupe qui accompagne à merveille la voix de velours du même Jos Uffing. A noter également la présence sur un titre d'Aldo Adema (Edgon Heath puis Seven Day Hunt).
Du côté des titres maintenant, nous avons affaire à un concept album basé sur une autobiographie de Brian de Graeve, le guitariste du groupe (ne me demandez pas de quoi il s'agit, je ne fais que reprendre l'info donnée sur le site du groupe !). En pratique, cela nous donne 12 titres qui s'enchaînent tout au long des 78 minutes du disque. Les mélodies sont variées et inspirées, alternant mid-tempo et parties plus dynamique, et les changements de thèmes restent suffisamment nombreux pour que l'auditeur garde toute son attention, malgré deux ou trois longueurs en milieu d'album.
Naturellement, point ici d'accords dissonants ou de titres torturés, à peine quelques rythmiques syncopées, mais les codes du genre néo-progressif s'accommodent fort bien des travers qui servent si souvent d'arguments aux détracteurs du genre. Et lorsque tout ceci est maîtrisé à merveille, ce qui est le cas de Silhouette sur cet album, nous obtenons une musique plus qu'agréable et qui parle directement aux capteurs sensoriels proches de la zone du plaisir.
Inutile d'épiloguer plus longtemps, vous l'aurez compris, sans apporter de révolution musicale sur la planète progressive, Silhouette fait son travail de fort belle manière, et nous propose un Moods de bien belle facture, qui ravira de nombreuses oreilles, même les moins averties à notre genre de prédilection.