David Gogo, Canadien virtuose de la six cordes, nous propose Different views (le bien nommé) après 9 albums dans sa besace. Ce maître du blues rock a déjà reçu bon nombre de récompenses dans son pays ; Musicien de l’année aux Western Canadian Music, Guitariste de l’année aux Maples Blues Award, et j’en passe. N’en jetons plus, cet homme est une sommité de l’autre coté de l’Atlantique. Alors, pourquoi n’avons-nous pas eu la chance de le chroniquer plus tôt ? C’est un des mystères de notre monde musical…
Avec Different views, David Gogo nous offre un album dans le style blues rock américain guitare/voix/basse/batterie soutenu par des touches d’orgue hammond. L’homme est à l’origine de 11 des 12 compositions - Gold est une reprise de J Stewart - qui lorgnent du côté d'un blues pur, dépourvu donc des longs soli de guitares qui caractérisent ce genre, ce qui est dommageable pour le connaisseur. La longueur des morceaux (moins de 4’30) apporte une indication sur le contenu de ceux-ci. Pas de gros développement guitaristique et une formule couplet/refrain largement utilisée. Sur la page internet de l’artiste est signalée la participation d’une chanteuse. Ses interventions ne sont que sporadiques et il aurait été souhaitable qu’elle soit un peu plus mise à contribution.
Cependant, au delà des points signalés précédemment, il est difficile de résister à un titre comme Where The devil Won’t Go directement inspiré de La Grange de ZZTop, la partie électrique finale rentre-dedans en moins. Parlons aussi de Lies avec son penchant vers le son de Jimmy Hendrix et son refrain à décrotter les oreilles d’un mammouth, Over And Over, un VRAI morceau de Blues ou encore I’ll Do It Myself et sa partie proéminante de batterie, qui apportent un intérêt à la démarche initiale.
David Gogo respecte donc un genre, ne cherche pas à le faire évoluer et se place entre blues sans saveur et rock américain teinté de country. Pas de nouveautés ni de grosses surprises à découvrir ici. La démarche est cadrée à la limite du soporifique. Tout est aseptisé et, à contrario de la qualité de compositeur de l’homme, il n’y a pas vraiment de raison de crier haut et fort que le génie est ici. Car le problème majeur dans ce disque, c'est que l'on peut se référencer à tel ou tel artiste mais toujours avec un petit manque de quelque chose.
Si ce n’est pas ma connaissance de la discographie de David Gogo qui va m’aider à me faire une idée beaucoup plus précise de ses directions musicales, je peux affirmer que ce n’est pas avec ce disque qu’il sortira des sentiers battus et attirera à lui des auditeurs emballés. Un album sympathique mais pas transcendant...