Le "petit poisson" du prog joue dans la cour des grands en ce milieu du mois de février 2009, puisque, lors du ProgRock Festival de Katowice, il côtoie Shadowland, SBB,Deexpus Project, Overhead et RPWL ! C'est donc la prestation de Tinyfish qui est proposée sur ce DVD intitulé : One Night On Fire.
Pas de surprise (ni bonne, ni mauvaise) côté son et lumière, les productions Metal Mind ne sont jamais des chefs d'œuvres bourrés d'originalité, mais elles ne sont jamais non plus désastreuses. Les prises de vue sont variées et le montage plutôt judicieux dans le choix des gros plans (quoi que la deuxième guitare reste trop souvent dans l'ombre du frontman), et le son 5.1 est, comme d'habitude, très bon. Avant d'entrer dans le vif du sujet, le concert, j'ajouterai, pour clore la description de ce DVD, que les bonus sont plutôt maigres : bio, interview, photos, etc... mais pas de rab de concert.
Si vous connaissez Tinyfish, vous savez déjà que la particularité la plus frappante de ce groupe de néo-prog britannique est l'absence de clavier. Et pourtant, lorsque l'on écoute sans regarder les images de l'intro de ce show polonais, on entend distinctement un synthé ???? Explications : Simon Godfrey, guitariste-chanteur du groupe, joue sur une guitare spéciale, une sorte de strato dépourvue de micro classique mais munie d'un capteur directement relié à un synthétiseur. Dans la partie chant, Godfrey s'en sort honorablement, bien que j'avouerai que je n'apprécie pas énormément son timbre de voix. Jim Sanders qui tient la deuxième guitare (qui, en fait, est la seule vraie guitare) est défavorisé au nombre des gros plans, et c'est fort dommage car le monsieur fait preuve d'un toucher en finesse digne des plus grands.
L'autre moitié du groupe, la section rythmique, est constituée d'un bassiste discret mais efficace et d'un batteur très habité, ayant souvent recours à des percussions synthétisées (à moins que ce ne soit un synthé de percussions ...). Et comme deux et deux font quatre, il serait inconvenant de ma part de ne pas citer le cinquième homme, celui qui apparaît quatre ou cinq fois lors du concert pour faire des narrations introductives. A noter que Bob Ramsay est aussi impliqué dans l'écriture des textes de Tinyfish.
Pour la set-list, nous ne serons pas surpris qu'elle soit, pour moitié, constituée de titres de l'unique album studio du groupe, plus deux morceaux du EP Curious Things. Il reste un bon nombre de compos non répertoriées que nous retrouverons sans doute sur le prochain CD, The Big Red Spark, qui devrait sortir avant la fin de l'année 2009.
Si la musique de Tinyfish peut se classer dans le néo-prog, elle n'en a pas les habituelles nappes et envolées de clavier, ce qui, pour un amateur du genre, peut laisser un goût de trop peu. Il n'y a rien de réellement mauvais dans la prestation du combo anglais, mais la partie centrale du show souffre d'un manque d'ambition et de grandeur qui laisse retomber l'attention de l'auditeur s'il n'est pas pleinement captivé. Le rock du "petit poisson" s'éloigne parfois des sentiers progressifs pour flirter avec une pop de bon aloi. Heureusement, le rappel du concert, qui clôture l'enregistrement live, nous livre une version brûlante de "All Hands Lost" qui est, à ce jour, la seule pièce épique de Tinyfish.
Un DVD en demi-teinte que les amateurs du groupe apprécieront sûrement, mais qui ne permet pas au néophyte de faire une découverte passionnante. Tinyfish ayant un potentiel certain et un line-up original dans sa composition, espérons que le futur album soit celui de la révélation.